La Commission de la pêche (PECH) du Parlement européen (PE) a lancé un rapport d'initiative (INI) sur le thème de l'économie bleue « Vers une économie bleue durable au sein de l’Union: rôle des secteurs de la pêche et de l’aquaculture »
Ce rapport est adopté suite à la publication par la Commission européenne d'une communication sur « l'économie bleue durable : Transformer l'économie bleue de l'UE pour un avenir durable » en mai 2021. Le premier projet a été débattu le 29 novembre dernier.
Les membres de la commission PECH ont généralement critiqué le manque d'objectifs et d'actions spécifiques dans la communication de la CE et ont réaffirmé le rôle central de la pêche et de l'aquaculture, en tant que secteurs stratégiques qui « fournissent une alimentation saine aux populations, créent des emplois et offrent un avenir aux jeunes ».
Le rapporteur, Mme Carvalhais, a regretté « l'absence de gestion générale de l'aménagement de l'espace marin » et a demandé qu'une attention particulière soit accordée à la pêche artisanale, secteur le plus vulnérable et le plus fragile : « Il faut trouver un équilibre entre le développement de toutes les activités et la nécessité d'assurer la continuité et la stabilité des activités plus traditionnelles ». Plusieurs autres députés ont souligné la question sociale des communautés côtières ainsi que la nécessité de leur participation aux processus décisionnels qui les concernent.
A cet égard, la plupart des députés ont également insisté sur la protection de la biodiversité et des écosystèmes sains. Mme O'Sullivan, rapporteur fictif pour les Verts/ALE, a demandé des « objectifs juridiquement contraignants pour la restauration des écosystèmes ». Le rapport mentionne également la nécessité de promouvoir des engins de pêche plus sélectifs et des méthodes de pêche économes en énergie.
Le rapport mentionne également l'importance des chaînes de valeur durables et « souligne l'importance de différencier l'aquaculture de production et l'aquaculture de transformation des protéines, en particulier lorsque cette dernière implique des pratiques qui exercent une pression sur la durabilité des ressources marines dans d'autres parties du monde ». Mme Roose, qui est rapporteur pour l'avis de la Commission du Développement (DEVE), s'en félicite, insistant sur le fait que « la pêche destinée à alimenter les usines de farine et d'huile de poisson dans les pays en développement cause de graves dommages aux petits stocks pélagiques » et appelle à une « transition » vers l'élevage d'espèces non carnivores en aquaculture.
À cet égard, Roose a alerté sur les impacts néfastes de cette industrie de la farine et de l'huile de poisson, soulignant l'urgence d'une organisation régionale de gestion des pêches (ORGP) pour gérer les stocks de petits pélagiques en Afrique de l'Ouest et a demandé à l'UE d'y allouer des ressources. En effet, ce détournement des ressources en petits pélagiques de la consommation humaine vers l'alimentation animale, met en péril la sécurité alimentaire de toute la région ouest-africaine, notamment parce qu'il empêche l'accès des femmes transformatrices de poisson à la matière première.
En ce qui concerne les pays en développement et la promotion de l'économie bleue par l'UE auprès des pays tiers, Mme Roose a insisté sur le fait que l'approche 30x30 [d'ici 2030, protéger 30 % des océans, ndlr] devrait être « fondée sur les droits de l'homme » et protéger les communautés côtières et les écosystèmes dont elles dépendent des « impacts des industries extractives », comme l'exploitation minière en eaux profondes.
Photo de l’entête : Vincent Van Doornick, Parlement européen.
Dans cet article, l'auteur analyse le rapport principal qui plaide pour une augmentation des financements en faveur de la conservation, Financing Nature, et s'appuie sur des exemples de pêche et de gouvernance des océans pour révéler les failles de ses calculs. L'auteur déplore également le fait que l'accent mis sur l'augmentation des dépenses détourne les discussions essentielles sur les causes profondes de la crise et il dénonce le rapport comme étant un outil au service du financement de la conservation, une publication performative qui présente des opportunités d'investissement privé.