La mise à disposition du public d'informations crédibles est un élément essentiel pour une gestion durable de la pêche.
L'amélioration de la production et de la collecte de données sur les captures contribue à optimiser la recherche sur la pêche et, par conséquent, à informer les choix en matière de conservation des ressources marines et de répartition de l'accès à la pêche.
La transparence permet de lutter contre la corruption et de responsabiliser les gouvernements en matière de gestion durable des ressources halieutiques.
La transparence est une condition indispensable à la tenue de débats publics informés et à la participation effective de toutes les parties prenantes à la prise de décision.
Sociétés mixtes dans la pêche
Depuis plus de 60 ans, les pays africains encouragent la création de sociétés mixtes avec des entreprises étrangères de pêche industrielle.
Ces sociétés mixtes sont souvent mises en place avec une connaissance limitée des écosystèmes, de l'état des ressources halieutiques ou de la dynamique du secteur local de la pêche. Elles ont aussi souvent été dénoncées pour leur opacité et leur implication dans des pratiques frauduleuses systématiques.
La prolifération de navires industriels dans les eaux africaines, y compris sous le couvert de sociétés mixtes, a entraîné une surcapacité et une surpêche et cause des dommages aux écosystèmes marins et aux communautés côtières qui en dépendent.
Que faisons-nous ?
Depuis plus de 20 ans, nous nous efforçons pour que les informations sur l'accès des flottes de pêche de l'UE aux eaux africaines, notamment par le biais des accords de pêche, ainsi que des documents connexes (tels que les évaluations des accords de pêche), soient mises à la disposition du public. En 2011, nous avons aidé les organisations professionnelles africaines à organiser un premier atelier sur la transparence dans la gestion des pêches africaines. Depuis lors...
Nous nous coordonnons avec d'autres organisations de la société civile afin de responsabiliser les flottes extérieures de l'UE ;
Nous sensibilisons aux effets néfastes de l'opacité et de la corruption dans la gestion de la pêche et à ses conséquences sur les communautés côtières et de pêche africaines ;
Nous plaidons pour que les ressources soient allouées en priorité à ceux qui pêchent le plus durablement et apportent le plus d'avantages sociaux et économiques aux pays côtiers en développement ; et
Nous encourageons une gestion plus transparente de la pêche au niveau mondial et soutenons les organisations professionnelles locales et panafricaines de la pêche artisanale dans leur plaidoyer pour la transparence au niveau local et régional.
L'auteure formule 4 recommandations qui vise à rendre la dimension extérieure de la PCP plus efficace : (1) l'UE devrait passer d'accords d'accès à des accords de gouvernance des pêches, (2) tout en continuant à soutenir la participation éclairée des parties prenantes dans les pays tiers ; (3) elle devrait veiller à ce que tous les navires d'origine européenne, y compris ceux qui se repavillonnent, respectent les normes de durabilité ; et (4) elle devrait s'engager activement au niveau international à promouvoir des accords d'accès transparents, équitables et durables applicables à toutes les flottes d'origine étrangère qui pêchent dans les pays en développement.