La Confédération Africaine des Organisations Professionnelles de la Pêche Artisanale (CAOPA) a célébré la Journée Mondiale de la Pêche 2021, du 19 au 21 novembre 2021 à Mbour, Saly au Sénégal.
L’évènement a rassemblé les membres et partenaires de la Confédération autour de la célébration de la journée mondiale de la pêche le 21 novembre et d’un atelier de deux jours pour échanger sur les questions d’accès à la ressource, de gouvernance, durabilité et co-gestion, les défis de l’économie bleue pour la pêche artisanale ainsi que la mise en œuvre des Directives volontaires pour une pêche artisanale durable au niveau de leurs pays respectifs.
Cette célébration vient dans un cadre assez spécial, à savoir, le lancement de l’Année internationale de la pêche et de l’aquaculture artisanales (IYAFA 2022) qui s’est déroulée via un webinaire organisé par la FAO le vendredi 19 Novembre. La CAOPA a profité donc de cette occasion pour établir leurs priorités pour l’IYAFA et pour discuter des nouvelles étapes à suivre. Les Objectifs de développement durable (ODD) en relation avec la pêche artisanale, notamment l’objectif 14b « Garantir à la pêche artisanale l’accès aux ressources de pêche et l’accès aux marchés » qui était repris comme un repère commun.
Par ailleurs, le rôle primordial des Directives volontaires visant à assurer la durabilité de la pêche artisanale dans le contexte de la sécurité alimentaire et de l’éradication de la pauvreté établies par le FAO a été mis en lumière tout au long des travaux. En effet, ces directives représentent, comme l’a rappelé Mr Ngagne Mbao, appui technique de la CAOPA, le seul instrument international exclusivement réservée à la pêche artisanale. Plusieurs présentations ont porté sur des chapitres spécifiques de ces directives comme par exemple la gouvernance des régimes fonciers dans le secteur de la pêche artisanale et gestion des ressources (présenté par Mr Daouda Saine, Secrétaire général de la CAOPA) ou le développement social, emploi et travail décent (présenté par Mme Adama Djalo, Vice-présidente de la CAOPA).
Les enjeux de genre et de l’égalité hommes-femmes dans les secteurs de la pêche et de l’aquaculture artisanale ont aussi été abordés : Mme Micheline Dion (coordinatrice des programmes femmes CAOPA) a expliqué les moyens qui permettent d’innover dans la chaîne des valeur en intégrant les femmes et les jeunes. Elle a présenté des projets comme par exemple la pisciculture liée au maraîchage hors-sol ou l’aménagement des logements sociaux afin de « donner à ces femmes un toit et des conditions de vie décentes ». Mme Fatoumata Diallo, du Mali, a partagé aussi son expérience, qui pourrait être généralisée partout dans la région. Elle pratique une agriculture sans pesticides, élève des poissons et le transforme par le fumage et le séchage. Mme Dion a conclu : « Il est essentiel de valoriser les actions des femmes pour une croissance bleue inclusive et durable en Afrique ».
Mme Diallo a aussi rappelé l’importance de la pêche continentale qui doit être considérée aussi importante que la pêche maritime. « Personne ne peut aller seul, chacun a une contribution à apporter », sont les mots de Mr Mbao qui a appelé à des actions concrètes mais surtout collectives afin de mieux protéger les droits des travailleurs et des travailleuses dans la pêche et aquaculture artisanales. Il a demandé qu’on donne aux communautés de pêche l’opportunité de prendre part dans les décisions qui leur concernent car ces communautés ont rarement l’occasion de contribuer à la prise de décision. « Il faut être attentifs à leurs besoins ».
Au terme de cette célébration, Mr. Nana Kweigyah, de la céllule des jeunes, a lu la déclaration de la CAOPA. « Notre premier objectif est de garantir à nos pêcheurs un accès sûr aux abondantes ressources halieutiques dont ils ont besoin, mais cela ne doit pas être gâché par une mauvaise gouvernance », il a déclaré et a insisté que « nos efforts ne doivent pas être ruinés par l'exploitation du pétrole et du gaz, par la destruction des mangroves et des sites d'atterrissage pour construire des hôtels de luxe, des zones industrielles polluantes ou des usines de farine de poisson ».
Les membres de la CAOPA ont célébré l'élection de leur président, Mr. Gaoussou Gueye, à la tête de la plateforme africaine des acteurs non étatiques de la pêche promue par l'Union africaine et espèrent que cela permettra que leurs voix soient entendues par les décideurs politiques.
Finalement, les participants ont tracé les orientations pour les cinq années à venir, mais aussi l’esquisse des priorités de la CAOPA pour l’IYAFA. Cette année internationale représente une source d’espoir pour les différentes parties engagées dans la pêche et l’aquaculture artisanales, pour que leur rôle dans la sécurité alimentaire, la gestion durable des ressources et l’éradication de la pauvreté soit reconnu et mis en valeur.
Photo de l’entête: Mme Antonia Adama Djalo, vice-présidente de la CAOPA, qui a fait le discours d’ouverture de l’atelier à Saly, par Mamadou Aliou Diallo/CAOPA.
Dans cet article qui traite du renouvellement du protocole de l’APPD UE-Guinée-Bissau, l’auteure, d’une part, passe en revue les points essentiels de l’accord du point de vue de la pêche artisanale locale et relaye ses demandes et, d’autre part, détaille l’aspect de la durabilité : bien que le protocole ne permette pas aux flottes européennes de pêcher des petits pélagiques en situation de surexploitation, au moins 4 navires d’origine européenne se seraient repavillonés en Guinée-Bissau et pêcheraient ces espèces, mettant à mal la sécurité alimentaire de la région et concurrençant la pêche artisanale.