Il n'existe pas de définition établie pour le concept de "croissance bleue".
Cependant, il y a des aspects fondamentaux qui sont communs à la notion de "croissance bleue" telle que la conçoit la communauté internationale. Ce concept cherche à combiner la préoccupation pour l'environnement marin et les écosystèmes côtiers avec l'idée que certaines industries liées à l'océan ou secteurs d'activité "bleus" ont le potentiel d'être développés.
Des prémisses erronnées
Quatre grandes postulats sont associés à l'idéologie de la "croissance bleue" :
Découplage de la croissance de la dégradation écologique : le monde peut accélérer la croissance tout en réduisant les émissions de gaz à effet de serre et l'épuisement des ressources naturelles
La financiarisation : les fonds publics sont insuffisants pour financer une transition aussi coûteuse et il est donc nécessaire d'attirer des capitaux privés
Paiement des services écosystémiques : les océans sont un capital naturel et fournissent des services à l'économie
La croissance inclusive : il y a un triple bénéfice. La croissance bleue est bénéfique pour l'environnement, pour le développement des plus pauvres et pour les investisseurs
Que faisons-nous ?
Nous pensons que le discours "gagnant-gagnant-gagnant" de la croissance bleue est fallacieux et n'est pas compatible avec la mise en place d'une pêche artisanale durable.
Nous partageons les inquiétudes de la pêche artisanale africaine quant aux menaces potentielles que les secteurs de la croissance bleue font peser sur les communautés côtières ;
Nous soutenons leur demande de création de plans d'action nationaux pour la mise en œuvre des Directives volontaires de la FAO pour la sécurisation de la pêche à petite échelle ; et
Nous soutenons également le travail des journalistes africains qui documentent les cas de conflits d'intérêts, en particulier lorsque les communautés locales ont été exclues des processus décisionnels.
Dans cet article, l'auteur analyse le rapport principal qui plaide pour une augmentation des financements en faveur de la conservation, Financing Nature, et s'appuie sur des exemples de pêche et de gouvernance des océans pour révéler les failles de ses calculs. L'auteur déplore également le fait que l'accent mis sur l'augmentation des dépenses détourne les discussions essentielles sur les causes profondes de la crise et il dénonce le rapport comme étant un outil au service du financement de la conservation, une publication performative qui présente des opportunités d'investissement privé.