La DG MARE et la DG DEVCO répondent conjointement à la communication des organisations professionnelles africaines de pêche artisanale (CAOPA) soulignant leurs préoccupations concernant la stratégie de l'Union africaine pour une économie bleue
Le 15 septembre, la Confédération africaine des organisations professionnelles de la pêche artisanale (CAOPA) a publié une communication expliquant pourquoi la stratégie d'économie bleue de l'Union africaine menace la pêche artisanale. Le document a été rédigé en préparation d'un atelier consultatif sur la mise en œuvre de la stratégie de l'économie bleue de l'Union africaine pour l'Afrique, prévu pour le 15 octobre avec les principales parties prenantes, notamment la société civile et les acteurs de la pêche. Comme l'UE a financé l'élaboration de cette stratégie d'économie bleue, et en prévision de l'élaboration de politiques pour sa mise en œuvre - qui nécessitera un financement supplémentaire - la CAOPA a également partagé cette communication avec la DG MARE et la DG DEVCO.
La Commission européenne a répondu à la CAOPA (traduction non-officielle en français ici) en réitérant "l'engagement et le soutien fermes de l'UE à l'agenda 2030 des Nations unies pour le développement durable et, dans le droit fil de celui-ci, à la mise en œuvre des directives de la FAO” visant à assurer la durabilité de la pêche artisanale. La CE a reconnu "le rôle important que les pêcheurs artisanaux jouent non seulement dans la gestion durable des ressources aquatiques mais aussi en tant que dépositaires de connaissances, de valeurs et de pratiques", et a noté que "les observations du CAOPA sont très pertinentes et utiles" et qu'elles seraient prises en compte dans le cadre d'un nouveau projet cofinancé pour améliorer la gestion des pêches en Afrique.
Les préoccupations de la CAOPA portaient sur les conséquences potentielles d'une économie bleue, en particulier la concurrence pour des ressources rares : "la croissance des secteurs de l'économie bleue, notamment l'exploitation minière, le tourisme, l'aquaculture, le transport maritime et la conservation marine, ont tous des impacts complexes sur le développement côtier et la vie des communautés les plus pauvres". Alors que l'UE a reconnu avoir contribué à l'élaboration de la stratégie de l'économie bleue de l'UA "par le biais d'une subvention à l'UA-BIRA", elle a souligné que "le processus d'élaboration des politiques était entièrement dirigé par les institutions africaines". Néanmoins, la CE "partage vos [CAOPA] préoccupations" et a déclaré que tout “gain dans le processus d'industrialisation devrait être accompagnée de politiques visant à protéger les parties prenantes les plus touchées par ce processus".
Enfin, l'UE a également rejoint les préoccupations du CAOPA concernant la transparence et la participation, la mauvaise gouvernance et la corruption, en précisant que "l'élaboration de stratégies et de plans nationaux et régionaux régissant le secteur de la pêche nécessite des processus de consultation étendus et bien documentés à différents niveaux" et en affirmant qu'ils sont "déterminés à s'attaquer à l'impact négatif des mauvaises pratiques et de la corruption sur la gestion durable des ressources marines".
Photo entête: @thomvallez/Unsplash
Dans cet article, l'auteur analyse le rapport principal qui plaide pour une augmentation des financements en faveur de la conservation, Financing Nature, et s'appuie sur des exemples de pêche et de gouvernance des océans pour révéler les failles de ses calculs. L'auteur déplore également le fait que l'accent mis sur l'augmentation des dépenses détourne les discussions essentielles sur les causes profondes de la crise et il dénonce le rapport comme étant un outil au service du financement de la conservation, une publication performative qui présente des opportunités d'investissement privé.