Les 25 et 26 octobre 2023, un atelier régional sur "Les Accords d'Accès aux Ressources Halieutiques des Etats Côtiers Riverains de l’Atlantique" a été organisé à Abidjan (Côte d'Ivoire) par la COMHAFAT, une organisation intergouvernementale créée en 1989 et regroupant 22 pays, du Maroc à la Namibie.
Réunissant une trentaine de participants issus d'institutions régionales - comme la CEDEAO, le COREP -, des ministères de la pêche des pays membres de la COMHAFAT, du Bureau interafricain des ressources animales de l'Union africaine (UA-BIRA), de l'UE (DG MARE), ainsi que des représentants de la société civile comme la Confédération africaine des organisations de la pêche artisanale (CAOPA), l'atelier a examiné les impacts économiques, sociaux et environnementaux des accords de pêche en Afrique.
Dans une interview, le président de la COMHAFAT, le ministre ivoirien des ressources animales et halieutiques, M. Sidi Touré, a exhorté les parties prenantes à tracer la voie vers des accords de pêche durables, équitables, respectueux de l'environnement et mutuellement bénéfiques en Afrique. Il a toutefois souligné qu'actuellement, certains de ces accords contribuent à la surpêche et à la détérioration des ressources marines, tandis que d'autres soulèvent la question de l'insuffisance des retombées économiques pour les pays africains, et a conclu que « ces accords, s'ils sont négociés de manière transparente et équitable, pourraient offrir des avantages économiques significatifs aux pays d'accueil ».
Dans sa présentation, M. Gaoussou Gueye, président de la CAOPA a insisté sur le fait qu'en matière d'accès des flottes étrangères (Russie, Chine, Corée, UE, etc.) aux eaux africaines, que ce soit dans le cadre d'accords bilatéraux de gouvernement à gouvernement, d'accords privés, de sociétés mixtes ou d'affrètements, « l'opacité règne ». Aujourd'hui, seuls les textes des accords avec l'UE et les autorisations de pêche pour les navires européens sont publiés. Il a souligné les dommages infligés notamment par les navires pêchant dans le cadre de sociétés mixtes, qui utilisent des engins et des techniques de pêche destructeurs, et menacent les moyens de subsistance des communautés côtières et la sécurité alimentaire des populations africaines.
Le représentant de l'UA-BIRA, M. Obinna Anozie, a salué le protocole d'accord signé entre la COMHAFAT et l'UA-BIRA. Dans le cadre de cette collaboration, un groupe d'experts poursuivra ses travaux afin d'élaborer des lignes directrices à l'intention des pays africains en vue de négocier des accords de pêche équitables, durables et transparents.
La CAOPA, qui participera au groupe d'experts, a souligné la nécessité de faire preuve de transparence dans la négociation de tous les accords, licences privées et sociétés mixtes, ainsi que d'informer et de consulter les communautés de pêche artisanale avant d'accorder l'accès à des navires d'origine étrangère. Dans les objectifs de ces accords, une plus grande attention devrait être accordée à la mise en œuvre des engagements internationaux pris par les pays africains d'accueil, tels que les directives de la sur la pêche artisanale.
Photo de l’entête: photo d’illustration de Canva Pro.
Dans cet article qui traite du renouvellement du protocole de l’APPD UE-Guinée-Bissau, l’auteure, d’une part, passe en revue les points essentiels de l’accord du point de vue de la pêche artisanale locale et relaye ses demandes et, d’autre part, détaille l’aspect de la durabilité : bien que le protocole ne permette pas aux flottes européennes de pêcher des petits pélagiques en situation de surexploitation, au moins 4 navires d’origine européenne se seraient repavillonés en Guinée-Bissau et pêcheraient ces espèces, mettant à mal la sécurité alimentaire de la région et concurrençant la pêche artisanale.