Les résultats de « A Call to all the Voices of the Ocean » (Un appel à toutes les voix de l'océan) viennent d'être publiés. Cette consultation mondiale a permis de recueillir les commentaires des organisations de la société civile (OSC) en préparation de la troisième conférence des Nations unies sur les océans (UNOC 3), qui se tiendra en France en 2025.
Plus de 125 OSC ont contribué à la consultation et ont suggéré 4 domaines d'amélioration, tels que la participation et la représentation des femmes, de la pêche artisanale, des peuples autochtones et des communautés locales (IPLC), une plus grande diversité dans les thèmes abordés, et une meilleure accessibilité pour les participants, y compris la traduction.
Parmi les thèmes prioritaires, le rôle des peuples autochtones et des communautés locales, y compris la pêche artisanale, a été un point récurrent. Les OSC ont demandé que le rôle de ces acteurs dans la protection des océans soit davantage pris en compte et que des questions telles que l'approche de la conservation fondée sur les droits de l'homme, la cogestion des zones côtières et la protection des droits d'accès et fonciers soient inscrites à l'ordre du jour de la troisième Conférence des Nations unies sur les océans. À cet égard, les co-facilitateurs de cette consultation recommandent que l'UNOC 3 comprenne un panel dédié à la pêche artisanale qui devrait s'appuyer sur l' « Appel à l'action de la pêche artisanale ». Cet appel a été lancé lors de l'UNOC 2 par des organisations de pêche artisanale de tous les continents et invite les gouvernements à mettre en œuvre l'objectif de développement durable 14b (garantir l'accès aux ressources et aux marchés pour la pêche artisanale) au moyen de cinq priorités d'action clés.
Des résultats tangibles
Les deux précédentes conférences de l'UNOC ont été critiquées pour leur manque de résultats tangibles et pour le fait qu'elles étaient davantage des forums où les parties prenantes (gouvernements, OSC et secteur privé) faisaient des déclarations d'intentions, plutôt que de prouver que les engagements étaient effectivement traduits en actions. À cet égard, les OSC demandent que la troisième Conférence des Nations unies sur les océans évalue « les progrès accomplis par rapport aux engagements pris lors des précédentes conférences des Nations unies sur les océans » et propose des résultats concrets qui contribueraient à la réalisation de l'objectif de développement durable n° 14, à savoir la protection des océans.
Un exemple de résultat qu'ils proposent est d' « inclure la pêche artisanale et les communautés locales parmi les parties prenantes pour la cogestion des zones côtières, afin de soutenir l'action menée par les communautés ». Cela suggère que la pêche artisanale et les communautés locales n'auraient qu'une place parmi les autres parties prenantes impliquées dans la cogestion. Nous pensons que la pêche artisanale et les communautés locales devraient plutôt être au centre de la cogestion, sur la base de leur rôle clé en tant que gardiennes de l'océan, en tant que plus grand groupe d'utilisateurs de l'océan, et en tant que contributeurs essentiels aux moyens de subsistance, à la sécurité alimentaire et à la nutrition. Dans l'appel à l'action, les hommes et les femmes de la pêche artisanale demandent en fait à leurs gouvernements de « mettre en œuvre des systèmes de cogestion pour 100 % de toutes les zones côtières », ces systèmes définissant clairement « les rôles et les responsabilités des autorités et des pêcheurs et en fournissant le soutien approprié aux pêcheurs pour qu'ils s'engagent ».
Photo : Les représentants des organisations signataires de l'"Appel à l'action de la pêche artisanale", sur la rive du Tejo à Lisbonne, en juin 2022, où s'est tenue la deuxième conférence des Nations unies sur les océans.
Dans cet article, l'auteur analyse le rapport principal qui plaide pour une augmentation des financements en faveur de la conservation, Financing Nature, et s'appuie sur des exemples de pêche et de gouvernance des océans pour révéler les failles de ses calculs. L'auteur déplore également le fait que l'accent mis sur l'augmentation des dépenses détourne les discussions essentielles sur les causes profondes de la crise et il dénonce le rapport comme étant un outil au service du financement de la conservation, une publication performative qui présente des opportunités d'investissement privé.