Parallèlement à la 27e session de la Commission des thons de l'océan Indien (CTOI), qui s'est tenue à Maurice la semaine dernière, la Fédération des pêcheurs artisanaux de l'océan Indien (FPAOI) et le Forum thonier du sud-ouest de l'océan Indien (SWIOTUNA) ont organisé une conférence pour mettre en lumière les défis auxquels sont confrontés les pêcheurs artisans de thon dans la région.
Dans leur déclaration finale, ils insistent sur l'importance de la transparence « pour un contrôle efficace, la responsabilité et le dialogue public », et soulignent que les informations de base du secteur de la pêche, y compris les données sur les captures, sont « trop souvent incomplètes, obsolètes, non vérifiées ou difficilement accessibles, ce qui affecte la capacité des gouvernements à gérer efficacement leurs pêcheries marines ».
Ils insistent sur le fait que la transparence est aussi nécessaire pour instaurer la confiance et pour que les pays pêcheurs puissent « démontrer à leurs partenaires commerciaux leur capacité à gérer les pêcheries de manière durable » et pour donner « aux investisseurs une plus grande confiance dans leurs décisions en matière d'approvisionnement, de commerce et d'investissement dans le secteur des produits de la mer ».
La transparence est une préoccupation également abordée dans la région par le biais de la FITi, et il convient de noter que les Seychelles sont un pays candidat à l'initiative pour la transparence dans la pêche depuis avril 2020 et que Madagascar est récemment devenu candidat (décembre 2022).
UN ACCES PLUS EQUITABLE AU THON POUR LA PECHE ARTISANALE ?
La FPAOI et SWIOTUNA rappellent que les stocks de thon sont épuisés et qu'ils continueront à s'épuiser si les parties contractantes de la CTOI n'appliquent pas de mesures correctives de gestion de la conservation. Ils demandent notamment que les flottes cessent de capturer des juvéniles pour permettre aux stocks de se reconstituer.
Pour eux, la pêche au thon est « en deçà de ses contributions potentielles au développement socio-économique » et dénoncent « l'inégalité d'accès à la pêche ». Depuis 2017, la CAPE et la CAOPA (dont la FPAOI est membre), plaident pour une allocation de l'accès basée sur des critères environnementaux et sociaux transparents, qui respecte les droits des États côtiers en développement et des communautés de pêcheurs artisanaux à participer à la pêche au thon et à en bénéficier.
Plus de 50 pêcheurs des organisations de pêche artisanale de l'île Maurice, du Kenya, des Seychelles, de Madagascar, des Comores et de la Réunion ont participé activement à cette conférence parallèle.
Photo de l’entête : Avec l'aimable autorisation de la FPAOI.
Le Parlement européen est appelé à donner son consentement, fin mai, au nouveau protocole d’accord de partenariat pour une pêche durable (APPD) entre l’UE et Maurice. Cet article expose les défis auxquels la pêche artisanale mauricienne doit faire face et souligne les priorités pour l’appui sectoriel du futur protocole d’APPD pour soutenir ce secteur.