La société civile malgache se prononce la veille du prochain tour de négotiations de l'Accord de pêche avec l'UE

Dans les jours à venir, le prochain tour de négociations de l’Accord de partenariat pour une pêche durable (APPD) entre l’Union européenne et Madagascar aura lieu.

À cet effet, six organisations de la société civile malgache ont publié un communiqué de presse conjoint à l’intention des deux parties. Soulignant l’opacité de certains accords avec des flottes étrangères et aussi le manque d’information préalable des communautés au préalable par rapport à l’accord avec l’UE, elles demandent plus d’équité et de transparence pour assurer une véritable pêche durable.

Des retombées tangibles

Dans son communiqué, la société civile exige une compensation financière équitable pour l’accès aux navires de l’UE aux les eaux malgaches. Reconnaissant que le calcul pour les ressources thonières peut être complexe, pour les signataires il est, par ailleurs, « légitime de la part des autorités malagasy d’exiger de la part de l'UE une compensation financière équitable tenant compte de la valeur des thons capturés, des coûts d'exploitation, des coûts de gestion et des charges de suivi, contrôle et surveillance ».

Cette augmentation devrait soutenir, selon eux, le Ministère de la Pêche et l’Économie Bleue « notamment pour répondre aux besoins impérieux de la petite pêche malgache » et aller de pair « avec une meilleure redevabilité du gouvernement sur l’utilisation de ces fonds ».

Une gestion durable

Les signataires mettent en avant le travail en 2020 d’un groupe d’ONGs et organisations de la pêche artisanale, dont CAPE, qui proposait à l’UE et les états tiers 10 priorités pour l’avenir des accords de partenariat de pêche durable.

De plus, le communiqué propose trois grandes lignes pour le gouvernement malgache : le soutien à la recherche scientifique, une mise en œuvre effective de la Planification Spatiale Marine et le renforcement de la surveillance pour la lutte contre la pèche INN.

Plus de transparence

« Pour un cadre transparent, légitime, démocratique et représentatif », la société civile malgache demande à s’asseoir à la table des négociations en tant qu’observateur et demande la même chose pour les représentants de la pêche artisanale.

Ils exhortent aussi leur gouvernement mais aussi les pays concernés à rendre publiques les informations sur tous les accords de pêche, car « Madagascar a besoin d’une gestion durable des ressources marines pour établir la pêche comme un pilier de l’économie bleue mais aussi pourvoir aux besoins des populations locales, confrontées aujourd'hui à de graves dangers, incluant la famine ».

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Les signataires:



Photo de l’entête : Image d’illustration. Embarcation à Mahajanga, Madagascar, par Karimjy Louloua/Unsplash