À l’achat du conteneur en juillet 2020, la présidente de l’Union des Sociétés Coopératives des Mareyeuses et Transformatrices des Produits de la Pêche (USCOFEP-CI), se réjouissait « c’est la première fois que nous voyons un impact positif concret de l’accord avec l’Union européenne au niveau des communautés de pêche ». Seulement deux mois après l’inauguration, il y a de quoi voir les impacts réels de ce conteneur sur place : le pari de ces femmes transformatrices a été remporté, le but atteint. Grâce à ce conteneur frigorifique, l’approvisionnement de poisson entre la zone poissonneuse de San Pedro et Abidjan est maintenant continu.
Un meilleur accès à la matière première
Au cours des commissions mixtes de 2016 et 2018 sur la mise en œuvre du protocole de l’Accord de partenariat de pêche durable (APPD) entre l’Union européenne et la Côte d’Ivoire, la partie européenne a manifesté son intérêt d’appuyer les femmes transformatrices, afin de les aider à avoir un meilleur accès à la matière première. Le Ministère des ressources Animales et Halieutiques ivoirine (MIRAH), par le biais du Programme d’Appui à la Gestion Durable des Ressources Halieutiques (PAGDRH), a ainsi mis en place un fond, provenant de la contrepartie financière de l’APPD, pour contribuer à améliorer le revenu des femmes transformatrices.
Avec un premier montant de 17 Millions de francs CFA (approx. 26 000€), l’USCOFEP-CI a acheté en juillet un conteneur frigorifique de quarante pieds pour la conservation et conditionnement du poisson. Le comité de gestion interne de l’USCOFEP-CI a décidé de le placer à San-Pedro, une zone poissonneuse 300 km à l’Ouest d’Abidjan, où, étant donné le manque de moyens de conservation, de grandes quantités de poisson débarqués sont perdues.
Le prochain objectif : un camion frigorifique
L’USCOFEP-CI explique que, pour l’instant, « le poisson est acheminé par les femmes dans des glacières pour assurer la fraîcheur jusqu’à Abidjan ». Cet approvisionnement continu donne un « peu de sécurité » aux activités des femmes transformatrices d’Abidjan, qui reçoivent, par ce biais des soles, machoirons, crevettes, gambas, crabes, sèches et autres espèces débarquées pour les transformer. Néanmoins, elles se sont déjà mises un prochain objectif, l’achat d’un camion frigorifique qui permettrait d’acheminer de plus grandes quantités de poisson en toute sécurité.
Photo entête: Portes ouvertes de l’USCOFEP-CI pour la Journée Internationale de la Femme, mars 2020. Andréa Durighello/GIZ
Dans cet article, reconnaissant que l'Afrique de l'Ouest a été pionnière pendant des décennies en matière de réforme de la pêche artisanale, Hugh Govan examine les principaux obstacles à la cogestion dans la région. Citons un manque de volonté politique, qui se traduit par de faibles allocations budgétaires ; un soutien insuffisant et mal ciblé aux organisations de pêche ; les rôles et les responsabilités des communautés de pêche restent mal définis dans la cogestion ; le non-respect des zones exclusivement réservées à la pêche artisanale ; et une défense inadéquate des droits humains et en particulier du rôle important des femmes dans la pêche artisanale.