La pêche artisanale demande aux décideurs d'agir maintenant lors de la conférence des Nations unies sur les océans

Communiqué de presse conjoint

● La pêche à petite échelle (artisanale) n'a de petite que le nom. Un demi-milliard de personnes, soit 7 % de la population mondiale, en dépendent au moins partiellement pour leur alimentation, leur emploi et leurs revenus. La pêche artisanale constitue le plus grand groupe d'utilisateurs des océans. Alors qu’ils ont le moins contribué à la situation de crise qui touche les océans, ils sont parmi les plus touchés par celle-ci. Cependant, leurs besoins, leurs rôles et leurs droits sont souvent ignorés, et ils sont généralement mis sur la touche ou exclus des grandes discussions politiques qui affectent directement leur vie et leurs moyens de subsistance.

● À l'occasion de la conférence des Nations unies sur les océans (UNOC) qui se tient à Lisbonne, les pêcheurs artisans demandent aux décideurs de les écouter, de les consulter et de les inclure davantage dans l'élaboration des politiques et dans les discussions.

● La conférence offre une occasion cruciale de trouver une approche plus équitable de la gestion des océans et de mettre les droits humains au cœur de l'objectif des Nations unies de « mobiliser et ouvrir un nouveau chapitre de l'action mondiale en faveur des océans ».

● Les organisations de pêche artisanale d'Afrique, d'Amérique, d'Asie, d'Europe et du Pacifique organisent le 28 juin le lancement de leur appel à l'action lors de la conférence des Nations unies sur les océans. Venez assister à l'événement : Un appel à l'action des communautés de pêche artisanale, utilisateurs vitaux des océans".

La pêche artisanale constitue le plus grand groupe d'utilisateurs des océans de la planète, et leurs activités fournissent de la nourriture ou un revenu à un demi-milliard de personnes. Pourtant, dans les processus décisionnels, leurs besoins passent souvent après les intérêts des grandes entreprises, et ils sont généralement exclus des décisions politiques qui affectent de manière disproportionnée leur vie et leurs moyens de subsistance.

Si nous n'agissons pas dès maintenant, la conférence de Lisbonne menace de saper encore davantage les intérêts de ces communautés. Le projet final de déclaration de la Conférence, intitulé ‘Notre océan, notre avenir, notre responsabilité’, ne reconnaît pas l'immense contribution de la pêche artisanale à la sécurité alimentaire, à l'emploi, aux revenus et à la protection des océans et soutient même des initiatives susceptibles de saper ce rôle vital. La déclaration met l'accent sur l'intention de « développer et promouvoir des solutions de financement innovantes pour favoriser la transformation vers des économies durables basées sur les océans ». Mais nous ne voyons pas comment les initiatives proposées pourraient bénéficier aux communautés côtières de pêche. 

« Nous sommes inquiets de la marginalisation de la pêche artisanale dans les stratégies d’économie bleue de nos pays. Nous ne pouvons pas survivre si nous devons concurrencer des secteurs puissants, polluants et destructeurs de l’environnement marin et côtier. Ne donnez pas le feu vert à une économie bleue destructrice ! » »
— Gaoussou Gueye, président de la Confédération africaine d'organisations professionnelles de la pêche artisanale.

Les proclamations générales appelant à une « action mondiale pour les océans » n'ont aucun sens si elles ne garantissent pas l'inclusion du plus grand groupe d'utilisateurs des océans. C'est pourquoi nous demandons aux décideurs d'impliquer davantage les communautés côtières et les organisations de pêche artisanale dans les espaces décisionnels importants tels que UNOC, et d'adopter une approche de la conservation marine basée sur les droits humains. Nous voulons voir des politiques de développement qui donnent la priorité au soutien de la pêche artisanale dans les discussions et la déclaration de UNOC, et au-delà.

La pêche artisanale des cinq continents a lancé un appel mondial à l'action pour s'assurer que sa voix soit entendue par les décideurs lors de UNOC. Ils demandent aux gouvernements et aux dirigeants du monde entier de protéger et de soutenir davantage la pêche artisanale.

Ils appellent les décideurs à :

  • Garantir de toute urgence un accès préférentiel et renforcer la cogestion des zones côtières.

  • Garantir et promouvoir la participation des femmes dans la pêche

  • Protéger les pêcheries artisanales des secteurs concurrents de l'économie bleue

  • Accroître la transparence et la redevabilité dans la gestion de la pêche

  • Augmenter le soutien aux communautés, en particulier aux jeunes, pour faire face aux conséquences du changement climatique.



Signataires du communiqué

Vous trouverez ci-dessous les signataires du communiqué de presse conjoint. Toutes ces organisations soutiennent l'appel à l'action de la pêche artisanale. Vous pouvez également apporter votre soutien ici.