Lors de la rencontre de lancement de leurs activités dans le cadre de l'Année Internationale de la Pêche et de l'Aquaculture artisanales (IYAFA), la Fédération des Pêcheurs Artisans de l'Océan Indien (FPAOI), qui compte 36 organisations de pêche artisanale des Comores, de Madagascar, de Maurice, des Seychelles et de la Réunion, a mis en avant l'importance de la transparence pour la gestion durable de la pêche dans la région de l'océan Indien occidental.
Les participants ont cependant déploré que la transparence ne soit pas toujours une priorité : « de nombreux gouvernements ne divulguent même pas les informations de base sur la pêche, comme les lois, les licences, les accords de pêche, les évaluations des stocks, les contributions financières, les données sur les captures et les subventions... » De même, « toutes les entreprises ne communiquent pas de manière fiable sur les captures, les pratiques de pêche. En outre, les données disponibles au public sont trop souvent incomplètes, datées, non vérifiées ou difficilement accessibles ».
Pour la FPAOI, cela affecte non seulement la capacité des gouvernements à gérer leurs pêcheries de manière durable, mais des données incomplètes ou inexactes peuvent conduire à la marginalisation des petits pêcheurs ainsi qu’à la sous-évaluation du rôle des femmes dans les chaînes d'approvisionnement de la pêche : « une plus grande transparence permettrait d'obtenir des données plus précises sur les contributions importantes de la pêche artisanale, donnant aux pêcheurs artisanaux une meilleure compréhension de leur valeur, et donnant à la pêche artisanale la visibilité qu'elle mérite dans les débats nationaux sur la gestion des pêches ».
La FPAOI souligne également la dimension régionale et internationale de cet enjeu. Le partage d'informations entre les États favorise une gestion durable des stocks de poissons migrateurs, comme le thon.
Des progrès tangibles en matière de transparence ont été réalisés ces dernières années, en particulier avec la publication par les Seychelles, pays engagé dans l’initiative FiTI, de deux premiers rapports nationaux de transparence pour leur secteur de la pêche, en 2021. Ces rapports ont notamment rendus publics des accords d'accès à la pêche étrangère, un registre des navires de pêche à grande échelle et des informations relatives à leur licence, des données sur les captures, etc. A la suite des Seychelles, Madagascar s'est récemment engagé dans l’initiative FiTI. Cette décision a été saluée par la FPAOI, qui a ensuite exhorté les gouvernements de Maurice et des Comores à adhérer à la FiTI et a appelé les entreprises, la société civile, les partenaires internationaux, les bailleurs de fonds à promouvoir activement la FiTI dans l'océan Indien occidental.
Photo de l’entête: Des pêcheurs traditionnels à Madagascar, au travers de Canva Pro.
Le Parlement européen est appelé à donner son consentement, fin mai, au nouveau protocole d’accord de partenariat pour une pêche durable (APPD) entre l’UE et Maurice. Cet article expose les défis auxquels la pêche artisanale mauricienne doit faire face et souligne les priorités pour l’appui sectoriel du futur protocole d’APPD pour soutenir ce secteur.