109 organisations ont signé une déclaration et lancé un compte à rebours pour inciter les dirigeants mondiaux à agir et à tenir leur engagement - objectif de développement durable 14.6 - d'éliminer les subventions qui encouragent la surpêche d'ici 2020
La Commission européenne : « Compte tenu de l'importance de la pêche et de l'aquaculture, toute diversification de l'économie africaine devrait s'appuyer pleinement sur ces secteurs traditionnels »
Sénégal : résultats de la journée de réflexion sur l’agrément national pour l’exportation des produits de la pêche en UE
L’Association pour la Promotion des Acteurs de la Pêche Artisanale de Mbour (APRAPAM) dans le cadre de sa mission, organise régulièrement des sessions d’information, de sensibilisation et de formation des opérateurs de la pêche artisanale. Le 18 décembre 2012, en partenariat avec la Direction des Industries de la Transformation de la Pêche (DITP) et le Réseau des Journalistes de MBOUR pour la Pêche et l’Environnement (RJMPE), l’APRAPAM a organisé une journée de réflexion sur l’agrément national du Sénégal pour l’exportation des produits de la pêche dans l’espace de l’UE.
L’exportation vers le marché de l’UE est assujettie à un agrément. L’agrément obtenu par le Sénégal en mai 1996, 2ème pays d’Afrique de l’Ouest et du Nord à en être doté après le Maroc, fait l’objet d’évaluation périodique tous les 3 ans par l’Office Alimentaire et Vétérinaire (OAV) de l’UE (1999, 2004, 2007, 2010). L’octroi de l’agrément à l’exportation vers l’UE est basé sur le principe d’équivalence des systèmes d’inspection et de contrôle sanitaire des produits de la pêche. Il consiste en une délégation de compétence en matière de certification et d’agrément délivrée par l’UE à l’Autorité Compétente sénégalaise, la DITP et qui permet aux unités industrielles locales agréées par l’Autorité d’exporter leur production certifiée sur le marché européen.
L’agrément du Sénégal est le résultat d’un processus d’amélioration des conditions d’hygiène et de salubrité des produits de la pêche destinés à la consommation humaine principalement dans le sous secteur de la pêche artisanale. De nombreux éléments ont contribué à l’obtention de ce résultat (infrastructures appropriées, services compétents de surveillance et contrôle des pêches, formation d’agents, réglementations, etc.).
L’objectif de cette rencontre était des réfléchir sur les conditions favorisant l’amélioration des conditions et moyens de pérennisation de ces acquis. Les défis à relever concernent la gouvernance du secteur et la gestion durable de la ressource, la mondialisation du commerce du poisson, la traçabilité des produits et la pêche INN.
Les recommandations adoptées mettent en avant, pour la partie sénégalaise par exemple la surveillance participative et inclusive, l’implication des industriels dans tout le processus de contrôle et le marquage systématique des pirogues et pour la partie européenne, qu’elle devrait soutenir davantage les PED à investir de manière appropriée dans des systèmes de suivi, le contrôle, la surveillance et de traçabilité. Elle devrait également insister auprès des PED partenaires sur la nécessité de partager les données à propos des des navires autorisés à pêcher dans leurs eaux. Enfin, le secteur local de la pêche devrait être mieux impliqué pour assurer une mise en œuvre fluide de la réglementation INN.
Cet évènement à l’échelle locale a regroupé une soixantaine de participants, acteurs publics et privés et société civile de Mbour, un des centres de production de pêche du Sénégal. Les conclusions adoptées sont valables pour l’ensemble du Sénégal. Ce qui est intéressant c’est qu’ils ont intégré dans les questions liées à l’agrément, non seulement les aspects sanitaires (moyens de conservation à bord, etc.), de suivi, surveillance et contrôle des pêches (traçabilité, opérations de contrôle, etc.) mais également les questions liées à la pêche INN (immatriculation des pirogues, délivrance de licences illégales, etc.).
Pour plus d’informations, voir le lien suivant :http://www.aprapam.org/2012/12/15/j... et le rapport complet de la rencontre :http://www.aprapam.org/wp-content/u...
Exploitation des petits pélagiques en Afrique de l’Ouest : atelier au COFI
La CAOPA (Confédération africaine des organisations de pêche artisanale) et CAPE (Coalition pour des Accords de Pêche Equitables) ont participer au dernier Comité des Pêches de la FAO (COFI) en Juillet 2012.
CAOPA et CAPE y ont organisé un atelier ’side event’, sur l’exploitation des petits pélagiques en Afrique de l’Ouest, et les enjeux de durabilité et de sécurité alimentaire posés.
La réunion a débuté par une présentation de Gaoussou Gueye (Secrétaire général de CAOPA), mettant en avant l’importance des petits pélagiques pour les communautés de pêche ouest africaines, ainsi que les demandes de la CAOPA à la FAO et à ses membres
Concernant l’exploitation et la gestion des petits pélagiques en Afrique de l’Ouest, la CAOPA demande à la FAO et à ses membres :
De mieux étudier les impacts de l’exploitation des petits pélagiques sur la sécurité alimentaire des populations.
De recommander aux états et aux organisations régionales de pêche de prendre en compte le rôle des petits pélagiques dans les écosystèmes et dans la sécurité alimentaire des populations des pays en développement lorsqu’ils seront amenés à prendre des décisions pour la gestion de ces ressources et l’allocation de l’accès à ces ressources.
De soutenir des initiatives et des efforts qui vont contribuer à établir une gestion concertée des petits pélagiques en Afrique de l’Ouest.
De soutenir les efforts faits par les acteurs, visant à une gestion concertée et durable de ces ressources partagées.
De soutenir une aquaculture basée sur des espèces qui ne demandent pas une nourriture à base de poissons sauvages, qui soit adaptée aux demandes des marchés locaux et régionaux, et qui ne soit pas basée sur une exploitation non durable de nos stocks de petits pélagiques.
Cette intervention a été suivie d’une analyse des principaux développements affectant l’exploitation des petits pélagiques en Afrique de l’Ouest, et des questions politiques que cela pose, par André Standing (TransparentSea / CAPE). Certains développements récents (2010 – 2012) ont été examinés, pouvant avoir un impact négatif sur la sécurité alimentaire au niveau de l’Afrique de l’Ouest :
Le retour des « super-chalutiers » d’ex-URSS vers le Sénégal
Le nouvel accord de pêche entre la société chinoise Poly Hondone et la Mauritanie ;
L’expansion de la pêche et du commerce de poissons en Afrique de l’Ouest par la compagnie Pacific Andes et China Fishery.
Les facteurs influençant les investissements en expansion de la pêche industrielle dans le secteur des petits pélagiques d’Afrique de l’Ouest ont été examinés :
Liens avec l’aquaculture industrielle (pour la production d’huile et de farines de poissons) ;
La surcapitalisation et la baisse de rentabilité des flottes de pêche lointaine mondiales ciblant les petits pélagiques ;
La croissance du secteur de pêche lointaine chinoise.
Enfin, une présentation sur la situation dans le sud Pacifique concernant l’exploitation excessive de ces ressources, avec l’exemple de la course à la pêche aux petits pélagiques par des compagnies asiatiques (Pacific Andes, etc) et européennes (PFA, etc), notamment le chinchard, au Chili, par des supers chalutiers et les implications que cela peut avoir pour l’Afrique de l’Ouest du fait du redéploiement des flottes dans cette zone, a été faite par Brian O’Riordan (ICSF).
Plus d’informations:
Les transformateurs espagnols importent des longes de thon de Papouasie-Nouvelle-Guinée sans sourciller
Sous l’APE intérimaire UE-Pacifique signé par la Papouasie-Nouvelle-Guinée (PNG), une dérogation aux Règles d’Origine (RoO) permet au thon capturé par les navires de n’importe quel pays d’être débarqué et transformé dans les conserveries de PNG avant d’être importé vers le marché européen. Dès l’entrée en vigueur de ces nouvelles règles (initialisées en 2007), l’industrie thonière européenne a exprimé son inquiétude, estimant que cette dérogation ouvrirait la porte à des importations massives dans l’UE de produits d’origine douteuse vis-à-vis des normes SPS et INN.
En janvier 2011, la Commission Pêche du Parlement européen a souligné que cette dérogation pour l’approvisionnement global "a fait de ce pays un véritable carrefour pour le traitement d’énormes quantités de thon de divers pays, (...) a causé une perturbation considérable sur le marché du thon en conserve, et constitue une concurrence déloyale pour le secteur européen, déjà désavantagé économiquement en raison des coûts du travail beaucoup plus élevés et de l’application de normes environnementales, de santé et d’hygiène beaucoup plus strictes".
Les intérêts espagnols, comme le signale un récent article dans The Courier, ont franchement remis en cause cette dérogation : "Bien que le Parlement européen a ratifié l’APE avec la PNG, des protestations se font encore entendre de la part d’un certain nombre de MPE au sujet de l’accès de la PNG au marché de l’UE, notamment du côté de l’Espagne qui possède également une industrie de la conserve".
Suite à une requête fondée sur le règlement concernant l’accès à l’information, la CAPE a reçu une copie d’une étude récente (2010) commandée par la DG Mare au sujet des règles d’origine préférentielles pour les produits de la pêche et de l’aquaculture. Celle-ci tend à montrer que cette réticence des importateurs européens au sujet des produits en provenance de PNG ne concerne que le thon en boîte. En effet, sur la même période (2007-2009), l’étude montre que les importations de longes de thon en provenance de PNG à destination des conserveries européennes ont presque triplé. Les conserveries de thon européennes sont fortement dépendantes des matières premières en provenance de pays tiers pour approvisionner le marché de l’UE (70% à 80% de la consommation de thon dans l’UE est basée sur les importations) et exporter leurs produits.
En ce qui concerne l’Espagne, le rapport Globefish de la FAO sur le marché du thon pour le premier trimestre de 2011 observe une meilleure performance des exportations espagnoles de thon en conserve, "qui se reflète dans ses importations de matières premières sous la forme de longes de thon précuites, qui ont augmenté de 31,8% par rapport à l’année précédente". Il est utile de noter que, durant la même période (1er trimestre de 2011), la PNG a subi un revers du côté de ses exportations de thon en boîte vers l’Europe, et que celui-ci a été compensé par les importations espagnoles de longes de thon en provenance de PNG.
On est donc en droit de se poser la question suivante : pourquoi l’industrie espagnole ne s’inquiète-t-elle pas des questions de SPS et de pêche INN quand il s’agit d’importer des longes de thon pour ses propres conserveries sous les nouvelles règles d’origine ?
Deuxième édition du forum de la pêche de Mbour
Environ 300 professionnels de la pêche artisanale sénégalaise sont attendus le 4 juillet prochain au Centre David Boila de Mbour, pour un forum sur le thème : "A qui appartient le poisson", annonce un communiqué transmis à l’APS.
Réunis au sein de la Coalition des professionnels de la pêche artisanale de Mbour (CPPAM), ces acteurs vont débattre de deux sujets : "La sécurité alimentaire dans la pêche, en particulier, le cas des petits pélagiques" et "La surveillance participative".
Les participants à ce forum viendront de Mbour et des autres localités de pêche du Sénégal, notamment Kayar, Ngaparou, Joal, Foundiougne, Djiffer, Yène, Ndayane, Lompoul, Fass Boye, Saint-Louis, etc.
Cette rencontre sera le second forum organisé par la CPPAM, après celui de juillet 2010, qui était centré sur les thèmes de la bonne gouvernance, de la problématique du financement de la pêche artisanale, de la valorisation des captures, etc.
Lire l’allocution de bienvenue de Gaoussou Gueye, Secrétaire Général de la CAOPA.
Première Conférence des Ministres Africains de la Pêche et de l’Aquaculture à Banjul
Sommet sur la Pêche du NEPAD et de l’Union Africaine : Les pêcheurs à petite échelle et les ONG réclament que les moyens d’existence soient la priorité
Banjul, Gambie, le 22 septembre 2010. Des représentants des pêcheurs artisans et à petite échelle ainsi que des représentants de la Société Civile de dix-sept pays d’Afrique se sont réunis à Banjul, Gambie, le 21 septembre 2010, en prélude à la première Conférence des Ministres Africains de la Pêche et de l’Aquaculture, tenue par le NEPAD le 23 septembre 2010. La réunion était organisée par la Coalition pour des Accords de Pêche Equitables, la Confédération Africaine des Organisations professionnelles de Pêche Artisanale et la Commonwealth Foundation, sous la bannière « Notre poisson, Notre avenir ».
A l’issue de cette réunion, les participants énoncèrent la Déclaration de Banjul de la Société Civile sur les Moyens d’Existence Durables dans la Pêche Africaine (http://www.camfa-cso.org). La déclaration souligne les problèmes clés des pêches africaines et formule des recommandations quant à la manière dont le Plan d’Action pour le Développement de la Pêche et de l’Aquaculture du NEPAD devrait progresser.
La déclaration signale qu’une approche purement économique représente une menace pour le développement durable des ressources de pêche et des moyens d’existence des communautés de pêche artisanale et à petite échelle pauvres et marginalisées. Elle souligne l’importance et la valeur de la pêche artisanale et à petite échelle dans le contexte africain, fournissant la sécurité alimentaire à plus de 200 millions d’africains et de l’emploi à plus de 10 millions de personnes engagées dans la production, le traitement et le commerce du poisson. Elle souligne également les impacts négatifs du changement climatique, de la pêche industrielle et de la pêche illicite, non déclarée et non réglementée (INN), incluant le déclin des captures, le déplacement de communautés et la destruction de fonds de pêche. En conséquence, cela affecte la stabilité sociale de régions entières, fait remarquer la Déclaration.
L’importance de la pêche INN dans les eaux africaines fut rappelée par Tim Bostock, conseiller pêche auprès du DFID (United Kingdom Department for International Development) lors de la session d’ouverture de la CMAPA, le lundi 20 septembre. Il fit remarquer que la pêche illégale à elle seule revient chaque année à extraire 1 milliard de dollars des eaux d’Afrique subsaharienne.
La CMAPA fait suite au sommet “Du Poisson pour Tous” de 2005 à Abuja, et on attend des Ministres africains de la pêche qu’ils évaluent et ratifient un plan d’action pour la pêche dans la région.
Le rassemblement des organisations de pêche artisanale et à petite échelle et des organisations de la Société Civile fait également partie d’un processus actuel qui, depuis 2006, inclut le grandissant Réseau des Journalistes pour une Pêche Responsable en Afrique de l’Ouest (REJOPRAO). Du 15 au 23 septembre, le REJOPRAO a organisé un atelier de formation pour journalistes, avec pour objectif de se concentrer sur la pêche responsable et sur les enjeux et thèmes adjacents en Afrique de l’Ouest. A la suit de cette formation, les journalistes de la sous-région assureront la couverture médiatique de la CMAPA en tant qu’observateurs.
Depuis 2005, des organisations représentant les professionnels (pêcheurs, commerçants, transformateurs et mareyeurs) du secteur artisanal de la pêche travaillent ensemble à l’établissement d’un organisme sous-régional afin de représenter leurs intérêts. Plus tôt cette année, cette initiative mena à la création de la CAOPA – la Confédération Africaine des Organisations professionnelles de Pêche Artisanale.
Pour plus d’informations : Béatrice Gorez, Coordinatrice CAPE cffa.cape@scarlet.be