L’Association pour la Promotion des Acteurs de la Pêche Artisanale de Mbour (APRAPAM) dans le cadre de sa mission, organise régulièrement des sessions d’information, de sensibilisation et de formation des opérateurs de la pêche artisanale. Le 18 décembre 2012, en partenariat avec la Direction des Industries de la Transformation de la Pêche (DITP) et le Réseau des Journalistes de MBOUR pour la Pêche et l’Environnement (RJMPE), l’APRAPAM a organisé une journée de réflexion sur l’agrément national du Sénégal pour l’exportation des produits de la pêche dans l’espace de l’UE.
L’exportation vers le marché de l’UE est assujettie à un agrément. L’agrément obtenu par le Sénégal en mai 1996, 2ème pays d’Afrique de l’Ouest et du Nord à en être doté après le Maroc, fait l’objet d’évaluation périodique tous les 3 ans par l’Office Alimentaire et Vétérinaire (OAV) de l’UE (1999, 2004, 2007, 2010). L’octroi de l’agrément à l’exportation vers l’UE est basé sur le principe d’équivalence des systèmes d’inspection et de contrôle sanitaire des produits de la pêche. Il consiste en une délégation de compétence en matière de certification et d’agrément délivrée par l’UE à l’Autorité Compétente sénégalaise, la DITP et qui permet aux unités industrielles locales agréées par l’Autorité d’exporter leur production certifiée sur le marché européen.
L’agrément du Sénégal est le résultat d’un processus d’amélioration des conditions d’hygiène et de salubrité des produits de la pêche destinés à la consommation humaine principalement dans le sous secteur de la pêche artisanale. De nombreux éléments ont contribué à l’obtention de ce résultat (infrastructures appropriées, services compétents de surveillance et contrôle des pêches, formation d’agents, réglementations, etc.).
L’objectif de cette rencontre était des réfléchir sur les conditions favorisant l’amélioration des conditions et moyens de pérennisation de ces acquis. Les défis à relever concernent la gouvernance du secteur et la gestion durable de la ressource, la mondialisation du commerce du poisson, la traçabilité des produits et la pêche INN.
Les recommandations adoptées mettent en avant, pour la partie sénégalaise par exemple la surveillance participative et inclusive, l’implication des industriels dans tout le processus de contrôle et le marquage systématique des pirogues et pour la partie européenne, qu’elle devrait soutenir davantage les PED à investir de manière appropriée dans des systèmes de suivi, le contrôle, la surveillance et de traçabilité. Elle devrait également insister auprès des PED partenaires sur la nécessité de partager les données à propos des des navires autorisés à pêcher dans leurs eaux. Enfin, le secteur local de la pêche devrait être mieux impliqué pour assurer une mise en œuvre fluide de la réglementation INN.
Cet évènement à l’échelle locale a regroupé une soixantaine de participants, acteurs publics et privés et société civile de Mbour, un des centres de production de pêche du Sénégal. Les conclusions adoptées sont valables pour l’ensemble du Sénégal. Ce qui est intéressant c’est qu’ils ont intégré dans les questions liées à l’agrément, non seulement les aspects sanitaires (moyens de conservation à bord, etc.), de suivi, surveillance et contrôle des pêches (traçabilité, opérations de contrôle, etc.) mais également les questions liées à la pêche INN (immatriculation des pirogues, délivrance de licences illégales, etc.).
Pour plus d’informations, voir le lien suivant :http://www.aprapam.org/2012/12/15/j... et le rapport complet de la rencontre :http://www.aprapam.org/wp-content/u...