Relaxer le contrôle durant l’épidémie Covid-19 ouvrirait la porte à la pêche illicite

19 ONG environnementales et de développement tirent la sonnette d’alarme au travers une lettre aux ORGP thonières et certains gouvernements suite à des propositions d’éliminer ou relaxer indéfiniment certaines mesures clés de surveillance

La crise du coronavirus a déclenché une série de réactions et de mesures prises par de nombreux gouvernements et institutions internationales et visant à assurer la sécurité des personnes. Dans ce contexte, plusieurs propositions ont été formulées pour assouplir et, dans certains cas, éliminer, indéfiniment et sans autre considération, les principales mesures de suivi, de contrôle et de surveillance (SCS) dans la pêche. Tout en reconnaissant la nature sans précédent de l'épidémie et l'urgence de certaines mesures, 19 ONG environnementales et de développement ont tiré la sonnette d'alarme en soulignant que l'assouplissement des mesures SCS ouvrirait la porte à la pêche illicite, non déclarée et non réglementée (INN).

Par le biais d'une lettre envoyée aux organisations régionales de gestion des pêches (ORGP) et aux principaux gouvernements des États membres, ces organisations proposent une série de mesures qui pourraient assurer la sécurité des observateurs, des équipages et des inspecteurs tout en garantissant la collecte de données scientifiques et d’inspection. Pour cela, elles suggèrent des méthodes alternatives de collecte d'informations en l'absence d'observateurs et d'inspecteurs humains, notamment en renforçant la surveillance électronique. Enfin, ils insistent sur la nécessité de protéger les personnes à court terme tout en veillant à ce que les économies dépendantes de la mer ne soient pas menacées par une suspension générale des mesures de MCS une fois la crise passée.