En fin 2018, British Petroleum (BP), en partenariat avec la société américaine Kosmos Energy, a obtenu des gouvernements mauritanien et sénégalais l'autorisation de commencer le forage de leur projet Tortue-Ahmeyim, un vaste projet d'exploration d'hydrocarbure sous-marin couvrant 33 000 km2 et impliquant un forage d’environ 3 000 mètres de profondeur. Cela devrait produire 15 billions de pieds cubes de gaz au cours des 20 prochaines années environ. La compagnie BP qualifie ses investissements d'extrêmement importants pour la région et affirme qu'elle « s'engage à agir de manière transparente, éthique et durable ».
L'acquisition des droits miniers de Tortue-Ahmeyim par BP a été au cœur d'un important scandale de corruption au Sénégal, dans lequel des millions de dollars ont été versés par la société aux anciens détenteurs de droits, dont le frère du Président. Bien qu'il s'agisse peut-être du plus grand risque politique auquel BP est actuellement confrontée, le fait qu'un groupe d'éminents scientifiques marins du monde entier ait écrit une lettre ouverte à BP, indigné par son évaluation d'impact environnemental et social, est très peu médiatisé. Cette étude n’a pas tenu compte de leurs recherches scientifiques considérables et a permis à BP de commencer à installer des pipelines sous-marins à travers le plus grand récif corallien d’eau profonde du monde. La lettre a été écrite peu de temps avant que les gouvernements du Sénégal et de la Mauritanie n'approuvent le début des opérations de forage. En décembre 2018, BP a promis aux scientifiques une réponse détaillée à leurs plaintes, mais celle-ci n'a pas encore été produite et la correspondance de BP aux scientifiques a simplement proposé de les soutenir en leur offrant des opportunités de recherche mutuellement bénéfiques.
Conservation internationale des récifs coralliens d’eau froide
Les connaissances sur les récifs coralliens d'eau froide en eaux profondes sont apparues lentement, la technologie ayant permis la cartographie sous-marine, puis la prise de photos et de vidéos à partir de robots sous-marins. Cependant, il y a plus de vingt ans, l'importance de ces écosystèmes a été reconnue au niveau international. En 2004, le Programme des Nations Unies pour l'environnement, les gouvernements du Royaume-Uni, de la Norvège et de l'Irlande, ainsi que le WWF, ont produit un document de référence intitulé « Récifs coralliens d'eaux froides; hors de vue, mais plus jamais hors de l’esprit ». Il a été rédigé par un groupe de scientifiques internationaux, l'auteur principal étant également membre du groupe qui a sdressé une correspondance à BP l'année dernière. Le document décrivait comment ces récifs sont exceptionnellement complexes et diversifiés, vivent longtemps et qu'ils sont vitaux pour la reproduction de la faune marine, y compris les espèces de poissons commercialement importantes. Ils sont également considérés comme intéressants pour la recherche pharmaceutique et constituent d'importantes bio-archives pour les scientifiques qui étudient le changement climatique. Cependant, ils sont extrêmement fragiles. Les dommages les plus évidents ont été causés par le chalutage de fond et le dragage du poisson, mais le rapport a également souligné à quel point le pétrole et le gaz offshore peuvent être destructeurs. Le ministre norvégien de l'Environnement de l'époque, Borge Brende, a présenté la publication en ces termes:
« Ces récifs sont des oasis sous-marines, des trésors biologiques et des habitats importants pour les poissons. Il est étonnant que de nouvelles découvertes aussi importantes puissent encore être faites. Les récifs ont une croissance lente, sont extrêmement fragiles, et doivent être protégés de toute urgence contre d'autres dommages. »
Dans la perspective de cette publication, le gouvernement norvégien a pris des mesures d’interdiction du chalutage de fond et de l'exploration pétrolière et gazière sur les récifs coralliens d'eau froide dans les eaux norvégiennes. En 2004, le Royaume-Uni a également obtenu l'approbation de la Commission européenne pour interdire le chalutage et d'autres types d'activités perturbatrices sur le récif corallien d’eau froide de Darwin Grounds dans l'Atlantique du Nord-Est.
Une fausse étude d’impact environnemental?
Dans le groupe de scientifiques qui a écrit à BP se trouvent de nombreux scientifiques de renommée internationale qui travaillent depuis des années sur les écosystèmes marins de la Mauritanie. Une partie de cette recherche découle de la découverte, au début des années 2000, des coraux d'eau profonde uniques en leur genre par la société d'exploration pétrolière et gazière Woodside. On pense que cet écosystème a plus de 200 000 ans. L'entreprise a partagé ses résultats avec des chercheurs britanniques, espagnols, néerlandais et allemands, qui ont ensuite entrepris un certain nombre d'expéditions. Woodside, qui est une société australienne, a également publié un rapport avec des scientifiques australiens reconnaissant les dommages que l'exploration pétrolière et gazière pourrait causer. En conséquence, les fonds marins mauritaniens font aujourd'hui partie des zones les mieux étudiées au monde. Les scentifiques qui se plaignent à BP soutiennent que pour cette raison, le projet Tortue-Ahmeyim de BP pourrait appliquer un niveau similaire de normes environnementales en Mauritanie que l'on trouve dans des endroits comme la Norvège.
BP et Kosmos ont engagé la société d'experts-conseils américaine CSA Ocean Sciences et les consultants canadiens Golder Associates pour effectuer leur étude environnementale. Mais ces entreprises n'ont pas l'expertise nécessaire pour entreprendre l'analyse détaillée requise et, tout au long de leurs travaux, elles n'ont consulté aucun des meilleurs biologistes et scientifiques marins de la région. En conséquence, leur rapport contenait des erreurs notables, qui font penser qu'il s'agissait d'un « copier-coller » emprunté à d'autres rapports provenant de différentes parties du monde. Par exemple, la liste des espèces de poissons et de mammifères marins identifiées dans la zone du projet au large de la Mauritanie n'y sont pas répertoriées dans leur totalité. La liste des plus grands animaux marins était incomplète et ne comprenait pas la baleine omura, une espèce récemment découverte dans la région et qui a suscité une couverture médiatique internationale. De nombreuses espèces de coraux et autres espèces benthiques citées par BP n'ont jamais été trouvées dans la région par des instituts de recherche publics et sont endémiques dans le Golfe du Mexique.
Ce niveau d'analyse est courant dans de tels rapports payés par les compagnies minières; la fameuse évaluation des risques de catastrophe de BP pour son Deep Water Horizon au large du golfe du Mexique a identifié des otaries, des phoques, des loutres de mer et des morses - des créatures de l'Arctique qui ne s'y trouvent pas.
Pourtant, l'erreur la plus controversée commise par la CSA a été de minimiser l'existence et l'importance du récif corallien d’eau profonde que le pipeline du projet de BP et de Kosmos va traverser. Ce récif s'étend sur environ 600 km (et potentiellement plus loin, bien qu'on en sache peu sur ce qui existe de l'autre côté de la frontière avec le Sénégal), faisant de lui le plus grand récif corallien d’eau profonde connu de la planète.
L'évaluation réalisée dans le cadre du contrat décrivait la grande partie de l'ensemble du récif comme étant morte, et affirmait que BP a choisi une voie qui n'a pas d'impact sur les « reliques de monticules de carbonate ». Cette affirmation a été faite par les consultants qui ont déclaré avoir effectué une cartographie sous-marine approfondie à l'aide d'un engin télécommandé. C'est très difficile à croire. Les scientifiques indépendants, dans leur lettre ouverte à BP ont écrit ceci:
« Les photos prises avec un engin télécommandé montrent clairement la Lophelia pertusa vivante, ce que vous ne reconnaissez pas. La Lophelia est classée par la Directive Habitats de la Commission européenne (92/43/CEE) comme une espèce corallienne qui forme des récifs et crée un habitat essentiel pour les ressources halieutiques - le principal pilier du développement à long terme des sociétés ouest-africaines ».
Bien que le récif corallien soit en effet degradé - certaines de ses parties sont inactives et son avenir est incertain en raison du réchauffement des océans causé par le changement climatique - il reste l'un des endroits les plus riches en biodiversité au large des côtes mauritaniennes, crucial à la survie de la biodiversité endémique. En outre, le pipeline de BP traversera l'une des cinq parties les plus sensibles du récif identifiées par les scientifiques. C'est aussi la seule zone où l'Instituto Española de Oceanografia a trouvé du corail noir, une espèce qui figure parmi les plus anciens organismes vivants au monde. En outre, les récifs coralliens d’eau profonde sont des puits de carbone très productifs, et étant donné l'âge du récif, il s'agit d'une archive unique en son genre qui contient un enregistrement détaillé de l'évolution de notre climat au cours des 200 000 dernières années.
Compte tenu de la valeur de ce récif corallien, plusieurs scientifiques ont proposé que la zone soit considérée zone de protection marine d’eau profonde. Cela serait désastreux pour BP, qui s'est engagée à ne pas forer dans ou à proximité des zones marines protégées.
Les scientifiques sont également frustrés par le fait que le rapport semble avoir été délibérément caché à l'évaluation par les pairs. Il n'a jamais été largement publié ou diffusé. Les scientifiques ne l'ont vu que lorsque le gouvernement néerlandais a convaincu le gouvernement du sénégalais qu'il paierait pour une révision des évaluations sociales et environnementales entreprises par les compagnies pétrolières et gazières dans leurs eaux. Le gouvernement sénégalais a accepté l'offre, puis a partagé le rapport. Mais tout cela était trop tard; un mois après avoir fait part de leurs préoccupations au sujet de l'évaluation, les gouvernements du Sénégal et de la Mauritanie ont donné leur approbation.
L'héritage de « l'intégration de la biodiversité dans le secteur pétrolier et gazier »
Le rapport des consultants affirme également qu'il se fonde sur des consultations approfondies, impliquant au moins 2 600 personnes en Mauritanie et au Sénégal. Les scientifiques ont rétorqué que ces consultations étaient des mascarades de relations publiques. Étant donné que les compagnies pétrolières et gazières utilisaient des données scientifiques aussi douteuses comme base de leurs évaluations, il était impossible pour la population locale d'être bien informée de l'impact potentiel.
Il y a une décennie environ, le Programme des Nations Unies pour le développement, en partenariat avec le Fonds pour l'environnement mondial, l'Union internationale pour la conservation de la nature et l'Agence allemande de développement international (GIZ), a fourni 6 millions de dollars pour une étude de cinq ans visant à aider le gouvernement de la Mauritanie à intégrer la biodiversité dans son secteur du pétrole et du gaz, et à mieux comprendre les implications environnementales et sociales du développement du pétrole.
Le descriptif de projet initial soulignait la capacité extrêmement faible de la Mauritanie à surveiller l'impact environnemental du pétrole et du gaz, ainsi que l'absence de réglementations et de procédures nécessaires. L'une de ses recommandations était que la Mauritanie surveille son environnement marin dans le cadre d'une évaluation environnementale stratégique (EES) pour les projets de développement pétroliers et gaziers. Ces mesures sont normales dans les pays développés et fournissent un plan global de gestion des aménagements sous-marins et côtiers, avant que l'exploration ou les demandes de forage ne soient accordées. Contrairement aux EIE, celles-ci ne sont pas financées par les compagnies pétrolières, mais reposent sur des recherches financées par l'État. Une EES n'a jamais été réalisée, bien que l'étude du PNUD ait fourni une quantité considérable d'informations et d'archives de données à utilizer par le gouvernement et les entreprises, et a spécifiquement souligné l'importance de la biodiversité qui dépend des récifs coralliens d'eau froide où BP et Kosmos sont actuellement actifs.
Tout cela semble n’avoir pas été pris en compte par le gouvernement mauritanien, BP, Kosmos et CSA Consulting. Il est impossible de croire qu'il s'agissait d'un oubli, d'autant plus que le responsable de la santé et de la sécurité de Kosmos a déjà été engagé comme consultant pour le projet du PNUD.
L'absence d'une évaluation environnementale stratégique indépendante est problématique étant donné les conflits d'intérêts inhérents aux projets pétroliers et gaziers. Outre le problème commun des dessous de table ou des pots-de-vin versés par le secteur minier aux élites gouvernementales et politiques - comme cela aurait été le cas au Sénégal - les projets pétroliers et gaziers sont souvent des accords de coentreprise, avec un accord de partage des bénéfices pour le gouvernement hôte national. Au Sénégal et en Mauritanie, les compagnies pétrolières et gazières d'État ont une participation de 10 % dans le projet, bien que les détails des accords de partage des avantages entre BP, Kosmos et les gouvernements nationaux des deux pays n'aient pas été publiés. Les gouvernements et les compagnies pétrolières sont donc fortement incités, sur le plan commercial, à ne pas mettre en place une réglementation environnementale rigoureuse. Cela devrait être un sujet de préoccupation majeur.
« Un don de Dieu »
L'idée selon laquelle les consultations étaient des ruses de relations publiques visant à s'assurer que BP et Kosmos, ainsi que les gouvernements, ont réalisé ce qu'ils voulaient, est également révélée dans le rapport des consultants, qui décrit les préoccupations de la communauté (CAPE en a un exemplaire, mais il est trop volumineux pour être publié ici). Les évaluateurs ont reconnu que les petits pêcheurs, en particulier, s'inquiétaient de l'impact environnemental du projet et ont noté qu'il était peu probable qu'ils soient indemnisés pour les perturbations qui surviendraient dans leur pêche. Les communautés étaient conscientes de ce qui s'est passé ailleurs, comme au Nigeria où les compagnies pétrolières et gazières ont détruit les écosystèmes côtiers. Ces préoccupations ont été dûment notées, mais les consultants y ont répondu en disant que les membres « expérimentés » des communautés de pêcheurs ont reconnu les avantages du pétrole et du gaz, ajoutant, dans une revendication extraordinaire, que « bien que les parties prenantes soient préoccupées par les impacts négatifs potentiels du projet, le processus de consultation a souligné une tendance générale que la découverte du gaz en Mauritanie et au Sénégal est un don de Dieu ».
La Banque mondiale n'a pas apporté son aide. Bien qu'elle se soit engagée en 2017 à retirer le financement de projets pétroliers et gaziers pour des raisons environnementales, la Banque a accordé un don de 29 millions de dollars au Sénégal en 2017 et de 20 millions à la Mauritanie en 2018. L'objectif apparent de ces subventions était de renforcer le pouvoir de négociation des gouvernements dans leurs relations avec les compagnies pétrolières et gazières, et d'aider également à élaborer des stratégies de communication en vue de s'assurer du soutien des investisseurs et des parties prenantes nationales.
Depuis l'approbation des contrats pour le compte de BP et Kosmos en 2018, les organisations de pêche artisanale mauritaniennes ont exprimé publiquement leurs préoccupations concernant le processus et son impact potentiel. Cela ne s'est pas bien passé. Suite à un communiqué de presse des pêcheurs, un porte-parole de la pêche artisanale aurait été menacé par le ministère de l'Environnement et aurait reçu l'ordre de cesser toute propagande.
Trafic d’influence
Le groupe indépendant de scientifiques s'est dit préoccupé par le fait que les consultations avec les parties prenantes ont été négligées. Sandra Kloff, qui travaille en Mauritanie et au Sénégal depuis des années et est considérée comme une experte de premier plan en biologie marine dans la région, est également préoccupée par le silence des ONG environnementales internationales en Mauritanie et au Sénégal. Birdlife International, par exemple, a un projet de préservation des oiseaux en Mauritanie visant spécifiquement à réduire les risques liés au secteur pétrolier et gazier offshore. Kloff leur a expliqué les menaces que les projets d'exploitation pétrolière et gazière en mer font peser sur les oiseaux de mer. Pourtant, Birdlife n'a pas jusqu'à présent critiqué de manière énergique ce que BP fait. L'inconvénient, c'est que leur financement en partie par BP peut expliquer cette attitude.
En fait, cela peut indiquer une préoccupation plus large. Les dépenses de BP en matière de responsabilité sociale des entreprises ciblent les organisations et les causes environnementales. Comme le dit BP dans une brochure : « Au Sénégal, dans le cadre de notre engagement en faveur de la conservation de l'environnement dans la région, nous avons aidé à former 50 membres de la communauté locale au suivi et à la gestion de la biodiversité. Nous avons également fourni de l'équipement pour des parcs naturels en Mauritanie et au Sénégal. » Il faut s'interroger sur l'objectif de ces dépenses, étant donné que BP a ignoré les critiques formulées par certains des plus grands biologistes marins du monde.
Les scientifiques indépendants soutiennent que ce type de pratique rend la participation d'instituts de recherche financés par des fonds publics, tels que ceux de l'Espagne, des Pays-Bas et de l'Allemagne, essentielle pour la protection de l'environnement. Ils sont indépendants et sont donc des experts incontournables pour s'engager dans ces processus. Tout en reconnaissant que certaines recherches importantes sur la biodiversité marine ont été financées par des compagnies pétrolières et gazières, y compris Woodside en Mauritanie, les scientifiques indépendants ne dépendent pas de ces subventions dans la même mesure que les ONG et ne seraient pas facilement corruptibles.
Malheureusement, ce n'est pas toujours le cas. En mars 2018, BP a financé deux séminaires - l'un en Mauritanie et l'autre au Sénégal - organisés par le Centre for the Analysis of Resource Rich Economies (Oxcarre) de l'Université d'Oxford sous le thème « Oil & Gas Governance - Learning from the Past ». Le séminaire de Dakar était dirigé par Sir Paul Collier, l'un des universitaires les plus éminents dans ce domaine. On aurait espéré que, sous la direction d'une université et de personnes aussi prestigieuses, les problèmes familiers de gouvernance liés au pétrole et au gaz auraient pu être identifiés. Le fait qu'ils ne l'étaient pas peut avoir quelque chose à voir avec le fait que, bien qu'Oxcarre fasse partie du département d'économie de l'Université d'Oxford, comme le montre son site Web, il a été établi grâce à une généreuse subvention de BP.
Au-delà de l'influence corrompue de la responsabilité sociale des entreprises, le défi immédiat est d'obliger BP, Kosmos et les gouvernements de la Mauritanie et du Sénégal à reconnaître les insuffisances de leur EIE et à organiser une évaluation internationale et indépendante sérieuse des impacts écologiques et sociaux de ce projet, avant d'aller beaucoup plus loin, sachant que BP a déjà passé un contrat de plusieurs centaines de millions de dollars avec des sociétés de génie américaines et norvégiennes pour installer du matériel dans le fond marin.
Il ne faut pas préjuger du résultat de cette évaluation, mais il serait extrêmement irresponsable de la part des entreprises d'aller de l'avant sur la base de ce qui a été fait jusqu'ici pour évaluer les dommages environnementaux potentiels. Nous devons trouver des moyens d’exercer une pression sur les responsables pour qu'ils assument cette responsabilité.