L’investissement européen dans le secteur de la pêche ACP se fait souvent à partir d’une connaissance très limitée ou d’une prise en compte insuffisante de la dégradation des écosystèmes, de l’état des stocks, de la dynamique du secteur des pêches ou des communautés côtières. Cela pose problème lorsque, comme dans le cas de la constitution de sociétés mixtes de pêche dans les états ACP, subventionnées par l’UE dans les années 90, les investissements incluent, de façon centrale, le transfert de navires.
Si l’impact économique direct de ces sociétés mixtes fut réel (les rémunérations locales, l’achat de vivres, de carburant, l’utilisation des services portuaires, etc), il faut souligner que la valeur ajoutée directe dégagée est revenue aux opérateurs européens pour 81%, contre seulement 19 % aux pays tiers. D’autre part, le transfert de capacité résultant de la constitution de ces sociétés mixtes, a, dans les faits, contribué à aggraver la dégradation des stocks locaux et, parfois, exacerbé la concurrence avec les communautés de pêche artisanale locale.
Les investissements privés européens dans le secteur pêche d’Afrique de l’Ouest