Relations de pêche ACP-UE : vers une plus grande durabilité. Ce rapport a été rédigé par Béatrice Gorez (CFFA) pour le CTA et le Secrétariat du Commonwealth.
La pêche est un secteur d’une importance considérable pour certains pays côtiers d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique fortement dépendants d’un petit nombre de produits d’exportation comme le Sénégal, la Mauritanie, la Namibie, etc. Le secteur de la pêche est également une source vitale de revenus, d’alimentation, d’emploi, d’activités génératrices de revenus et contribue à la sécurité alimentaire et à la réduction de la pauvreté dans la plupart de ces pays. Cependant, en raison de la surexploitation des ressources halieutiques, les ressources et les écosystèmes dans certaines régions comme l’Afrique de l’Ouest ont été considérablement réduits, sapant ainsi tout effort en faveur du développement durable.
Le secteur de la pêche offre aussi des opportunités économiques à long terme aux Etats ACP et de l’UE. 60% du poisson consommé sur le marché de l’UE est importé. Cependant, il n’est possible d’en tirer des avantages économiques substantiels que si les ressources sont gérées efficacement pour éviter la surpêche et l’effondrement du stock de poissons, et si une gestion et des systèmes de contrôle efficaces sont mis en place.
Les relations de pêche entre les ACP et l’UE sont régies par divers instruments, notamment les politiques nationales de pêche des ACP, la politique commune de la pêche de l’UE, les instruments de coopération pour le développement et les accords de pêche bilatéraux conclus entre l’UE et les états individuels des ACP. Les accords bilatéraux facilitent l’accès aux ressources halieutiques grâce au paiement de droits d’accès, qui constituent une source importante de revenus pour les états ACP et viennent s’ajouter aux activités de joint venture.
Ces accords ont soulevé un certain nombre de défis, notamment (i) la question de l’exploitation durable des ressources marines et la protection de l’environnement (ii) la protection des communautés pratiquant la pêche artisanale ; (iii) la maximisation des bénéfices de l’exploitation de la pêche grâce au travers d’opérations apportant une valeur ajoutée ; (iv) les questions relatives au suivi, au contrôle et à la surveillance. Ces questions ainsi que d’autres questions affectant les relations de pêche ACP-UE seront abordées pendant les négociations sur les Accords de Partenariat Economique (APE) entre les ACP et l’UE. La Commission Européenne est également en train de revoir sa Politique Commune de la Pêche (PCP) pour mettre l’accent sur la pêche durable, la protection de l’environnement marin et l’avenir à long terme des communautés de pêcheurs. A ce propos, il y a eu une Communication sur les Accords de Partenariats pour la pêche.
Dans ce contexte, et dans la lignée de leur effort et de leur soutien en faveur des pays ACP, le CTA et le Secrétariat du Commonwealth ont organisé une réunion d’experts pour discuter de l’avenir des relations de pêche ACP-UE dans le cadre des négociations APE. Cette réunion avait pour objectifs principaux de :
Faciliter l’échange d’informations entre les états côtiers des ACP fortement dépendants de la production halieutique, de sa commercialisation et des accords de pêche
Examiner les négociations sur la pêche qui se déroulent à l’OMC dans le contexte des négociations APE
Définir les éléments qui pourraient servir à établir les positions de négociation des ACP sur la pêche
Renforcer les liens entre les différentes parties prenantes impliquées dans le secteur de la pêche aux niveaux national, régional et international
Identifier les stratégies et outils d’information et de communication clés qui peuvent renforcer les capacités des acteurs ACP impliqués dans les négociations
La réunion a rassemblé 180 participants représentant des experts et des décideurs des Ministères du Commerce et de la Pêche, des représentants des ACP à Bruxelles, de la Commission Européenne, du secteur privé, des ONG, des associations de pêche, des organisations internationales, des représentants des agences de coopération pour le développement et des organismes de recherche de l’UE.