Des centaines d’OSC s’opposent à la certification des crevettes d’aquaculture par le WWF

A l’occasion du European Seafood tenue à Bruxelles le 25 avril 2012, une forte délégation d’OSC protestant contre la certification des crevettes d’aquaculture industrielle par l’initiative du WWF a remis au WWF une lettre ouverte et distribué un document expliquant les “13 raisons pour lesquelles nous nous opposons à l’aquaculture industrielle de crevettes”.

Parmi celles-ci figurent la contribution de cette pratique à l’insécurité alimentaire mondiale et à la surpêche, étant donné que l’alimentation de crevettes d’élevage avec de la farine provenant des poissons sauvages est également un modèle industriel qui aggrave la surpêche. Pour obtenir 1 kg de crevettes, il faut 2 à 3 kg de poissons d’autres espèces.

Dans l’UE, cette action a été soutenue par les ONG comme Ecologistas en Accion, SSNC, ICSF, CNCD, CAPE, etc, ainsi que par nos partenaires Africains de CAOPA, qui ont soulevé l’enjeu de l’utilisation massive de quantités de petits pélagiques pour la farine de poissons nécessaires à l’alimentation des espèces carnivores d’aquaculture.

L’UE paye le Maroc pour pouvoir pêcher au Sahara Occidental occupé

L’actuel accord de partenariat dans le secteur de la pêche conclu entre l’Union européenne et le Maroc est entré en vigueur le 28 février 2007. Le dernier protocole annexé à l’accord a expiré le 27 février 2011. Ce partenariat a apporté au Maroc une contribution financière de 36,1 millions d’euros par an, dont 13,5 millions destinés à soutenir la politique de la pêche du Maroc « afin de promouvoir l’exploitation durable de ses ressources halieutiques ». Grâce à cet accord et au protocole, le Maroc a délivré des autorisations de pêche à des navires provenant de onze États membres de l’UE.

Le 25 février 2011, les parties ont convenu de proroger le protocole pour une année supplémentaire (28.2.2011-27.2.2012), mais cette décision doit encore être ratifiée. Mais il y a un problème, soulevé par plusieurs députés européens, à savoir que l’Accord de Pêche UE-Maroc est à la fois politiquement controversé et en violation du droit international. Une campagne internationale Fish Elsewhere ! ("Allez Pêcher Ailleurs !") demande à l’UE de modifier ses opérations totalement immorales, et d’aller pêcher ailleurs. Aucune pêche ne devrait avoir lieu au Sahara Occidental avant la résolution du conflit.

Plus d’informations:

Les transformateurs espagnols importent des longes de thon de Papouasie-Nouvelle-Guinée sans sourciller

Sous l’APE intérimaire UE-Pacifique signé par la Papouasie-Nouvelle-Guinée (PNG), une dérogation aux Règles d’Origine (RoO) permet au thon capturé par les navires de n’importe quel pays d’être débarqué et transformé dans les conserveries de PNG avant d’être importé vers le marché européen. Dès l’entrée en vigueur de ces nouvelles règles (initialisées en 2007), l’industrie thonière européenne a exprimé son inquiétude, estimant que cette dérogation ouvrirait la porte à des importations massives dans l’UE de produits d’origine douteuse vis-à-vis des normes SPS et INN.

En janvier 2011, la Commission Pêche du Parlement européen a souligné que cette dérogation pour l’approvisionnement global "a fait de ce pays un véritable carrefour pour le traitement d’énormes quantités de thon de divers pays, (...) a causé une perturbation considérable sur le marché du thon en conserve, et constitue une concurrence déloyale pour le secteur européen, déjà désavantagé économiquement en raison des coûts du travail beaucoup plus élevés et de l’application de normes environnementales, de santé et d’hygiène beaucoup plus strictes".

Les intérêts espagnols, comme le signale un récent article dans The Courier, ont franchement remis en cause cette dérogation : "Bien que le Parlement européen a ratifié l’APE avec la PNG, des protestations se font encore entendre de la part d’un certain nombre de MPE au sujet de l’accès de la PNG au marché de l’UE, notamment du côté de l’Espagne qui possède également une industrie de la conserve".

Suite à une requête fondée sur le règlement concernant l’accès à l’information, la CAPE a reçu une copie d’une étude récente (2010) commandée par la DG Mare au sujet des règles d’origine préférentielles pour les produits de la pêche et de l’aquaculture. Celle-ci tend à montrer que cette réticence des importateurs européens au sujet des produits en provenance de PNG ne concerne que le thon en boîte. En effet, sur la même période (2007-2009), l’étude montre que les importations de longes de thon en provenance de PNG à destination des conserveries européennes ont presque triplé. Les conserveries de thon européennes sont fortement dépendantes des matières premières en provenance de pays tiers pour approvisionner le marché de l’UE (70% à 80% de la consommation de thon dans l’UE est basée sur les importations) et exporter leurs produits.

En ce qui concerne l’Espagne, le rapport Globefish de la FAO sur le marché du thon pour le premier trimestre de 2011 observe une meilleure performance des exportations espagnoles de thon en conserve, "qui se reflète dans ses importations de matières premières sous la forme de longes de thon précuites, qui ont augmenté de 31,8% par rapport à l’année précédente". Il est utile de noter que, durant la même période (1er trimestre de 2011), la PNG a subi un revers du côté de ses exportations de thon en boîte vers l’Europe, et que celui-ci a été compensé par les importations espagnoles de longes de thon en provenance de PNG.

On est donc en droit de se poser la question suivante : pourquoi l’industrie espagnole ne s’inquiète-t-elle pas des questions de SPS et de pêche INN quand il s’agit d’importer des longes de thon pour ses propres conserveries sous les nouvelles règles d’origine ?

Deuxième édition du forum de la pêche de Mbour

Environ 300 professionnels de la pêche artisanale sénégalaise sont attendus le 4 juillet prochain au Centre David Boila de Mbour, pour un forum sur le thème : "A qui appartient le poisson", annonce un communiqué transmis à l’APS.

Réunis au sein de la Coalition des professionnels de la pêche artisanale de Mbour (CPPAM), ces acteurs vont débattre de deux sujets : "La sécurité alimentaire dans la pêche, en particulier, le cas des petits pélagiques" et "La surveillance participative".

Les participants à ce forum viendront de Mbour et des autres localités de pêche du Sénégal, notamment Kayar, Ngaparou, Joal, Foundiougne, Djiffer, Yène, Ndayane, Lompoul, Fass Boye, Saint-Louis, etc.

Cette rencontre sera le second forum organisé par la CPPAM, après celui de juillet 2010, qui était centré sur les thèmes de la bonne gouvernance, de la problématique du financement de la pêche artisanale, de la valorisation des captures, etc.

Lire l’allocution de bienvenue de Gaoussou Gueye, Secrétaire Général de la CAOPA.

Résolution historique du Parlement européen sur le futur accord UE-Mauritanie

Une résolution sur l’accord de partenariat dans le secteur de la pêche entre l’Union européenne et la Mauritanie, proposée conjointement par les cinq groupes politiques les plus importants du Parlement européen, a été adoptée aujourd’hui en session plénière, et ce, avant que ne débute la renégociation de cet accord, le plus important qui lie l’Union européenne à un pays ACP. Le Parlement donne ainsi, pour la première fois depuis l’entrée en vigueur du Traité de Lisbonne, un signal fort sur les priorités qui sont les siennes dans le cadre des négociations d’un APP.

La résolution considère 

"que la coopération doit être fondée sur l’intérêt mutuel et la complémentarité des initiatives et des actions menées tant conjointement que par chacune des parties en assurant la cohérence des politiques". Selon la résolution, l’accord "a contribué à une surexploitation de certaines ressources, en particulier pour le poulpe, réduisant ainsi les possibilités de pêche des petits pêcheurs mauritaniens et donnant un avantage concurrentiel à l’industrie de l’Union, en raison de l’accès subventionné dont bénéficient les navires de l’Union européenne". La résolution insiste dès lors pour que "tout accès à la pêche dans les eaux mauritaniennes pour les navires battant pavillon d’un État membre de l’Union européenne soit fondé sur le principe des stocks excédentaires ... si des réductions de l’effort s’imposent, les flottes des pays tiers (UE et autres) qui occasionnent les dommages environnementaux les plus importants devraient être les premières à les faire", exige "d’obtenir des données fiables sur les possibilités de pêche et les prises des pays tiers dans les eaux mauritaniennes, de manière à pouvoir identifier toutes ressources excédentaires", et estime que,"pour les stocks partagés avec d’autres États de l’Afrique de l’Ouest, les niveaux d’accès à la pêche en Mauritanie doivent être négociés en tenant dûment compte des niveaux de pêche dans les autres États". La résolution "demande instamment à la Commission de veiller à ce que les activités de pêche qui relèvent de l’accord de partenariat satisfassent aux mêmes critères de durabilité que les activités de pêche menées dans les eaux de l’Union européenne, y compris en ce qui concerne la sélectivité" et "de veiller à ce que le code de conduite de la FAO pour une pêche responsable soit respecté, en particulier pour ce qui est de la recommandation d’accorder aux pêcheurs artisanaux locaux un accès préférentiel aux ressources des eaux mauritanienne". La résolution estime que ces accords "doivent être précédés par un large débat dans les pays concernés, permettant une participation des citoyens, des organisations de la société civile et des parlements nationaux, en assurant ainsi plus de démocratie et plus de transparence".

Au niveau de la compensation financière, le Parlement est d’avis que l’argent payé en guise de compensation de l’accès aux stocks devrait être clairement dissocié du soutien financier accordé au programme d’appui du secteur de la pêche, de manière qu’une réduction des possibilités de pêche n’entraîne pas une diminution des paiements de l’Union en faveur de cet appui, et estime également que le soutien financier doit répondre aux besoins de la Mauritanie en matière de développement durable de la pêche, en particulier en ce qui concerne la gestion (recherche, contrôle, mécanismes de participation des parties prenantes, infrastructures, etc), comme exprimé dans le cadre de coopération et de développement entre l’Union et la Mauritanie. La résolution préconise d’autre part 

"le soutien de l’Union européenne à la construction, aussi rapidement que possible, d’installations adéquates pour le débarquement du poisson sur la côte centrale et méridionale de la Mauritanie, entre autres à Nouakchott, de façon à ce que le poisson capturé dans les eaux mauritaniennes soit débarqué dans les ports nationaux et non en dehors du pays, comme il arrive fréquemment à l’heure actuelle ; estime que cela permettra d’augmenter la consommation locale de poissons et de soutenir l’emploi local... ces améliorations, avec l’enlèvement des épaves et la modernisation du grand port de Nouadhibou, permettraient aux flottes de l’Union européenne d’exercer leurs activités plus efficacement, favoriseraient les flux d’investissement et augmenteraient l’impact de l’APP sur l’économie locale".

Enfin, le Parlement 

"souligne la nécessité d’être pleinement associé tant au processus de négociation qu’au suivi à long terme des modalités de fonctionnement du nouveau protocole, de manière à respecter les obligations prévues dans le traité FUE d’informer entièrement et rapidement le Parlement ; réaffirme sa conviction de devoir être représenté aux réunions des commissions mixtes prévues par les accords dans le secteur de la pêche et insiste pour que la société civile, y compris les représentants mauritaniens et européens du secteur de la pêche, participent également à ces réunions".

Source

Texte de la résolution sur l’accord de partenariat dans le secteur de la pêche entre l’Union européenne et la Mauritanie, voté en session plénière du Parlement européen, le 12 Mai 2011

Première Conférence des Ministres Africains de la Pêche et de l’Aquaculture à Banjul

Sommet sur la Pêche du NEPAD et de l’Union Africaine : Les pêcheurs à petite échelle et les ONG réclament que les moyens d’existence soient la priorité

Banjul, Gambie, le 22 septembre 2010. Des représentants des pêcheurs artisans et à petite échelle ainsi que des représentants de la Société Civile de dix-sept pays d’Afrique se sont réunis à Banjul, Gambie, le 21 septembre 2010, en prélude à la première Conférence des Ministres Africains de la Pêche et de l’Aquaculture, tenue par le NEPAD le 23 septembre 2010. La réunion était organisée par la Coalition pour des Accords de Pêche Equitables, la Confédération Africaine des Organisations professionnelles de Pêche Artisanale et la Commonwealth Foundation, sous la bannière « Notre poisson, Notre avenir ».

A l’issue de cette réunion, les participants énoncèrent la Déclaration de Banjul de la Société Civile sur les Moyens d’Existence Durables dans la Pêche Africaine (http://www.camfa-cso.org). La déclaration souligne les problèmes clés des pêches africaines et formule des recommandations quant à la manière dont le Plan d’Action pour le Développement de la Pêche et de l’Aquaculture du NEPAD devrait progresser.

La déclaration signale qu’une approche purement économique représente une menace pour le développement durable des ressources de pêche et des moyens d’existence des communautés de pêche artisanale et à petite échelle pauvres et marginalisées. Elle souligne l’importance et la valeur de la pêche artisanale et à petite échelle dans le contexte africain, fournissant la sécurité alimentaire à plus de 200 millions d’africains et de l’emploi à plus de 10 millions de personnes engagées dans la production, le traitement et le commerce du poisson. Elle souligne également les impacts négatifs du changement climatique, de la pêche industrielle et de la pêche illicite, non déclarée et non réglementée (INN), incluant le déclin des captures, le déplacement de communautés et la destruction de fonds de pêche. En conséquence, cela affecte la stabilité sociale de régions entières, fait remarquer la Déclaration.

L’importance de la pêche INN dans les eaux africaines fut rappelée par Tim Bostock, conseiller pêche auprès du DFID (United Kingdom Department for International Development) lors de la session d’ouverture de la CMAPA, le lundi 20 septembre. Il fit remarquer que la pêche illégale à elle seule revient chaque année à extraire 1 milliard de dollars des eaux d’Afrique subsaharienne.

La CMAPA fait suite au sommet “Du Poisson pour Tous” de 2005 à Abuja, et on attend des Ministres africains de la pêche qu’ils évaluent et ratifient un plan d’action pour la pêche dans la région.

Le rassemblement des organisations de pêche artisanale et à petite échelle et des organisations de la Société Civile fait également partie d’un processus actuel qui, depuis 2006, inclut le grandissant Réseau des Journalistes pour une Pêche Responsable en Afrique de l’Ouest (REJOPRAO). Du 15 au 23 septembre, le REJOPRAO a organisé un atelier de formation pour journalistes, avec pour objectif de se concentrer sur la pêche responsable et sur les enjeux et thèmes adjacents en Afrique de l’Ouest. A la suit de cette formation, les journalistes de la sous-région assureront la couverture médiatique de la CMAPA en tant qu’observateurs.

Depuis 2005, des organisations représentant les professionnels (pêcheurs, commerçants, transformateurs et mareyeurs) du secteur artisanal de la pêche travaillent ensemble à l’établissement d’un organisme sous-régional afin de représenter leurs intérêts. Plus tôt cette année, cette initiative mena à la création de la CAOPA – la Confédération Africaine des Organisations professionnelles de Pêche Artisanale.

Pour plus d’informations : Béatrice Gorez, Coordinatrice CAPE cffa.cape@scarlet.be

Déclaration de Banjul de la Société Civile
OCEAN2012 Press Release
Compte rendu des activités

Déclaration de Nouakchott des organisations professionnelles de la pêche artisanale d’Afrique de l’Ouest

Réunis à Nouakchott du 9 au 11 Novembre 2009, pour un atelier organisé par la Fédération Nationale des Pêches-section artisanale (FNP), la Société Suédoise pour la Conservation de la Nature (SSCN) et la Coalition pour des Accords de Pêche Equitables (CAPE), sur l’amélioration de la gouvernance dans les relations de pêche entre l’Union européenne et les pays d’Afrique de l’Ouest, les représentants et représentantes des organisations de pêche artisanale ouest africaines souhaitent faire la contribution suivante à la consultation de l’Union européenne sur la réforme de la Politique Commune européenne de la Pêche, et en particulier la réforme de sa politique externe :

Pour ce qui est des objectifs de la future politique européenne de pêche externe, en particulier des futurs partenariats de pêche entre l’Union européenne et les pays ouest africains :

• L’objectif de la future politique externe de l’Union européenne doit être la promotion d’une pêche responsable, en ligne avec les recommandations du code de conduite de la FAO pour une pêche responsable, et s’inscrire dans la stratégie de lutte contre la pauvreté des pays ouest africains concernés.

• Les futurs partenariats entre les pays d’Afrique de l’Ouest et l’Union européenne devront établir un cadre de bonne gouvernance qui permette l’élaboration et la mise en oeuvre, de façon transparente et participative, d’actions et de projets, au niveau national et régional, bénéficiant aux communautés côtières, tant pour leurs activités de pêche (recherche, contrôle et surveillance, infrastructures à terre, etc) que pour l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail (santé, éducation, formation - des femmes, en particulier).

• A travers ces cadres pour la bonne gouvernance, les pays d’Afrique de l’Ouest et l’Union européenne collaboreront pour promouvoir la mise en oeuvre des engagements internationaux, des engagements régionaux au niveau des législations nationales des pays de la région, en particulier les plans d’action dérivés du Code de Conduite pour une Pêche responsable de la FAO (Plan d’action pour la gestion de la capacité de pêche, plan d’action pour lutter contre la pêche INN, etc) .

• Il est indispensable de délier dans le cadre des futurs partenariats les aspects liés à la promotion de la pêche durable, qui implique la mobilisation des moyens nécessaires, et les aspects liés aux conditions d’accès faites aux flottes européennes.

Les aspects suivants devront être abordés dans ces cadres pour la bonne gouvernance :

En matière d’accès aux ressources, et de gestion des éco-systèmes

Les conditions applicables aux flottes d’origine européenne devront respecter les éléments suivants, base de l’aménagement des pêcheries Ouest africaines dans une optique de pêche responsable :

• Les limites en termes d’exploitation des ressources et de capacité de pêche doivent se baser sur les recommandations des scientifiques ; • Ce qui peut être pêché de façon durable par la pêche artisanale doit lui être réservé, étant donné son importance en termes de création d’emplois directs et indirects, de contribution à la sécurité alimentaire nationale et régionale, de contribution aux recettes d’exportations. • L’accès pour les autres stocks doit être limité, afin d’assurer qu’il n’y ait pas de surcapacité qui se développe, et conditionné, en particulier à l’obligation de débarquement local de toutes les captures, à l’utilisation d’engins non destructeurs et sélectifs. L’allocation de possibilités de pêche doit prendre en compte les risques liés à la capture de prises accessoires, en particulier d’espèces exploitées par les pêches artisanales.

En matière d’investissements,

• Les investissements visant à améliorer les infrastructures de débarquement et de traitement des captures doivent être LA priorité - en effet, les débarquements locaux de toutes les captures effectuées dans la ZEE permettront non seulement la création d’emplois et d’activités économiques, mais également de mieux contrôler ce qui est capturé. • Des investissements sont tout aussi nécessaires dans des technologies permettant de mieux valoriser les captures (notamment l’amélioration des conditions d’hygiène et de traçabilité pour l’accès aux marchés, non seulement internationaux mais aussi régionaux et locaux). Les projets d’appui, y compris régionaux, doivent être mis en oeuvre de façon déconcentrée. Sur ce point, nous faisons remarquer que le projet SFP de l’Union européenne, géré de façon centralisée, n’a pas donné de résultats concrets pour la pêche artisanale ouest africaine, et il serait bon d’en faire l’évaluation et d’en tirer les leçons pour tout futur programme d’appui à la mise aux normes destiné à la pêche artisanale. • la création de partenariats de pêche artisanale durable, entre acteurs de la pêche artisanale ouest africains et européens, devrait être promue, afin de valoriser mieux nos produits. • Enfin, des investissements sont nécessaires en matière de formation professionnelle des pêcheurs et d’alphabétisation au niveau des communautés de pêche, avec une attention particulière aux femmes actives dans le secteur et aux mutuelles de crédit.

En matière de participation des professionnels, hommes et femmes, de la pêche artisanale,

• Un mécanisme permanent de participation doit être mis en place pour assurer l’information et la participation des professionnels de la pêche artisanale et de la société civile dans tout le processus d’élaboration et de mise en oeuvre du partenariat. A cet égard, l’appui à la mise sur pied (ou à la revitalisation) de conseils consultatifs pour la pêche, composés de professionnels et d’acteurs de la société civile ayant un intérêt pour la pêche durable, est à envisager ; • Il est indispensable de sensibiliser les gouvernements de la sous région à l’importance de la participation des professionnels à travers le partenariat, ainsi qu’au travers des institutions régionales, en particulier la CSRP • Il est urgent d’impliquer les professionnels pour la mise en oeuvre de la réglementation européenne de lutte contre la pêche INN, et de prendre la mesure de la flexibilité proposée pour la pêche artisanale, afin d’évaluer si elle est suffisante pour accomoder les caractéristiques de la pêche artisanale ouest africaine. • Il faudra soutenir le processus d’organisation des professionnels de la pêche artisanale, élément indispensable pour leur participation active. Dans ce contexte, il faut être attentifs à un appui spécifique à l’implication des femmes aux processus de prise de décision.

En matière de transparence, information et communication

• L’ensemble des informations nécessaires pour l’évaluation des partenariats par les pays de la sous région doivent faire être mis à disposition l’état des lieux et l’évaluation des partenariats, afin de pouvoir mieux apprécier leurs coûts et bénéfices économiques, sociaux, environnementaux ; • Ces évaluations, ainsi que les évaluations existantes des accords de partenariats de pêche réalisées par l’Union européenne, doivent être mises à disposition des professionnels et de la société civile, afin d’ouvrir un débat large sur le contenu des partenariats ; • Le secteur de la pêche doit être couvert par les initiatives de transparence concernant l’exploitation des ressources naturelles (ITIE) - un appui doit être donné pour développer des indicateurs de transparence pertinents pour le domaine de la pêche, qui permettront aux professionnels et à la société civile de préciser leurs demande en la matière ; • Certains domaines ont été d’ores et déjà identifiés comme nécessitant une plus grande transparence : l’octroi des licences de pêche, le prix offert aux producteurs et le prix du marché, les aides publiques • La transparence est aussi le fruit du travail des médias - ils sont là pour relayer les préoccupations des professionnels auprès de l’opinion publique. De plus, la couverture des enjeux par des journalistes de réseaux comme le REJOPRAO, qui travaillent avec les professionnels de la pêche artisanale, permettent aussi aux membres des organisations professionnelles d’être mieux informés et donc de mieux participer à la prise de décision. Le partenariat doit soutenir cette dynamique de collaboration entre professionnels et médias.

En matière de promotion d’une approche régionale et internationale,

• Les partenaires recommandent d’adopter une approche régionale, au moins pour ce qui concerne la gestion des stocks partagés (thonidés, petits pélagiques). • A cet égard, une première étape sera la mise en oeuvre de l’harmonisation des conditions minimales d’accès, en particulier pour les bateaux étrangers, aux stocks partagés • Les partenaires doivent pousser, au niveau du Comité des Pêches de la FAO, la création d’un sous comité pour la pêche artisanale. Cette proposition a déjà été faite lors du Comité des Pêches de la FAO de 2009, mais il est nécessaire qu’elle reçoive un appui plus important • Nous demandons une implication des professionnels au niveau de la Commission Sous Régionale des Pêches (CSRP)

En matière de cohérence des politiques européennes pour le développement

• Les partenariats devront promouvoir le développement du commerce intra-régional et national des produits de la pêche et ne pas provoquer de distorsions de marché qui seraient dommageables pour les pêcheurs artisans. • Nous rappelons que les professionnels de la pêche artisanale demandent, depuis 2006, la ratification de la Convention TIR (Transport International Routier) afin de permettre à nos produits de circuler plus librement, et nous souhaitons que les efforts soient poursuivis, à travers les partenariats, pour cette ratification • La suspension des accords de coopération et de pêche pour des motifs politiques non liés à la pêche affecte les groupes les plus vulnérables de la société, en particulier les communautés de pêche artisanale. Face à un cas de suspension, les engagements pris pour la promotion de la pêche durable, en particulier en matière de surveillance, doivent être respectés.

Enfin, nous chargeons la FNP de transmettre cette déclaration aux institutions européennes, - le Parlement européen, le Conseil et la Commission européenne-, aux organisations régionales traitant de la pêche, en particulier la CSRP, ainsi qu’aux organisations non gouvernementales impliquées dans le domaine au niveau de la sous région. Chaque délégation sera chargée de transmettre cette déclaration à ses autorités.

Fait à Nouakchott, le 11 Novembre 2009

Organisations professionnelles de pêche artisanale signataires (par ordre alphabétique) :

Conseil National Inter-professionnel de la Pêche artisanale du Sénégal (CONIPAS) – Sénégal

Fédération Nationale de Pêche de Mauritanie (FNP) – section artisanale - Mauritanie

Fédération Nationale des Coopératives de Pêche artisanale de Côte d’Ivoire (FENACOPECI) – Côte d’Ivoire

Réseau des Organisations professionnelles de pêche artisanale de Guinée Bissau (ROPA) – Guinée Bissau

Organisation de la Pêche artisanale du Cap Vert – Cap vert

Union Nationale des Femmes fumeuses de Poisson de Guinée (UNFFPG) –Guinée

Union nationale des Pêcheurs artisans de Guinée (UNPAG) – Guinée

Déclaration de Nouakchott