CAPE et six autres organisations publient des recommandations visant à améliorer la durabilité des accords de pêche UE-Afrique, notamment la transparence, le respect des obligations européennes, l'amélioration des connaissances scientifiques et la révision des objectifs du soutien financier
Dans un monde où les ressources de pêche sont de plus en plus convoitées et où les habitats marins sont confrontés aux menaces du changement climatique et des activités humaines, tant l'Union européenne (UE) que les États côtiers des pays tiers impliqués dans des Accords de partenariat pour la pêche durable (APPD) doivent prendre leurs responsabilités pour parvenir à une pêche durable. Ces responsabilités comprennent la gestion durable des ressources marines, le soutien des communautés des pays tiers dépendantes de la pêche et la protection des espèces sensibles, telles que les oiseaux de mer, contre les effets de la pêche.
L’appui sectoriel apporté par l'UE aux États côtiers dans le cadre de l'APPD est essentiel au renforcement des capacités institutionnelles, au développement de la recherche scientifique et à l'amélioration du suivi, du contrôle et de la surveillance. Toutefois, des défis majeurs demeurent, tels que la transparence et la participation au processus de prise de décision et de mise en œuvre, qui doit inclure les principaux acteurs concernés : pêcheurs locaux, femmes transformatrices de poisson, scientifiques et ONG, et la garantie que l'argent public soutient le bien public. D'autres aspects des accords de partenariat peuvent contribuer à la sécurité alimentaire et à la protection de la pêche artisanale locale. Cela peut être réalisé grâce à des mesures telles que le zonage réservé aux activités de pêche artisanale, le soutien à une meilleure gestion de la pêche et la réservation d'une partie des poissons capturés pour le débarquement, la transformation et la consommation au niveau local ou régional.
En novembre 2019, les réseaux européens de BirdLife Europe & Central Asia, de la Coalition pour des Accords de Pêche Equitables (CAPE) et du Fonds mondial pour la nature (WWF), ainsi que leurs partenaires africains, la Coalition nationale de plaidoyer Environnemental à Madagascar (CNPE), Confédération Africaine des Organisations de Pêche Artisanale (CAOPA), le Partenariat régional pour la conservation côtière et marine (PRCM) et la Fédération des Pêcheurs Artisans de l'Océan Indien (FPAOI), se sont réunis à Bruxelles pour une série de discussions. Le centre de tous les débats était la manière de rendre véritablement durables les accords de partenariat de pêche entre l'UE et les États côtiers d'Afrique de l'Ouest et de l’Océan Indien, afin qu'ils contribuent aux objectifs de développement durable des Nations unies. Des réunions avec les principaux décideurs des institutions européennes et un atelier technique ont été organisés. Sur la base des résultats de ces discussions, ces sept organisations présentent les recommandations suivantes sur l'avenir des APPD :
Les questions relatives aux femmes sont largement négligées lors de la négociation d'un accord de pêche, ce qui reflète le manque général de sensibilisation et de données sur leur contribution réelle à l'ensemble de la chaîne de valeur du poisson. Voici quelques recommandations visant à rendre ces partenariats UE-Afrique plus inclusifs pour les femmes.