Le 11 Novembre 2019, les parlementaires européennes Caroline Roose et Grace O’Sullivan ont organisé une rencontre au Parlement européen afin d’entendre la voix de représentant(e)s de communautés de pêche artisanale africaine, de pays ayant signé un Accord de Partenariat de Pêche Durable (APPD) avec l’UE. A cette occasion, CAPE a collecté les présentations faites lors de cette rencontre par les représentants de la Confédération africaine des Organisations de Pêche Artisanale (CAOPA), invités dans le cadre d’une initiative commune de WWF, Birdlife et CAPE. Cette initiative vise, à travers le dialogue avec les parties prenantes et les institutions européennes, à identifier les changements nécessaires à introduire dans les APPD pour faire en sorte qu’ils deviennent des instruments efficaces d’un partenariat entre l’UE et les pays africains pour le développement d’une pêche environnementalement, socialement et économiquement durable en Afrique.
A cette occasion, M. Gaoussou Gueye, Président de la Confédération africaine des organisations de pêche artisanale (CAOPA), a déclaré que si de nombreuses améliorations ont été apportées, "il est nécessaire de renouveler la volonté politique "tant au niveau de l'UE que des pays africains pour "maintenir l'acquis de ces accords" et en faire "des partenariats efficaces qui favorisent des communautés durables".
A cet égard, alors que les négociations entre l'UE et la Mauritanie pour le renouvellement du protocole ont récemment débuté, M. Sid'Ahmed Abeid, président de la section artisanale de la FNP, a expliqué l'excellent acquis de l'ancien protocole et a demandé que les trois mesures, à savoir le débarquement de 2% des captures pour la sécurité alimentaire, l'accès au poulpe réservé aux pêcheurs artisans locaux et le zonage actuel, soient maintenus. Ces changements ont permis de doubler le nombre de pêcheurs artisanaux, d'augmenter de 50% le nombre de pirogues et de presque tripler le nombre d'usines de congélation. Ils ont également eu un impact sur la sécurité alimentaire : la consommation locale de poisson en Mauritanie est passée de 4 à 12 kg par personne et par an.
Des progrès ont également été réalisés en matière de soutien aux femmes transformatrices de poisson dans le cadre du protocole de la Côte d'Ivoire, où les débarquements de prises accessoires par les flottes de l'UE doivent fournir du poisson aux femmes pendant les mois où il n'y a pas d'accès local à la ressource. Toutefois, cela n'a pas encore été mis en œuvre. Mme Micheline Dion, présidente de la coopérative des femmes transformatrices de poisson en Côte d'Ivoire a déclaré : "Nous espérons qu'une fois cette offre en place, elle contribuera à démontrer que les débarquements locaux de la flotte de l'UE en faveur des femmes transformatrices de poisson (...) peuvent soutenir le développement des communautés africaines de pêche artisanale".
Vous pouvez trouver une transcription complète de leurs interventions, y compris les recommandations qui ont été partagées, ici.