En Guinée-Bissau, les pirogues en bois ne dépassent généralement pas 18 mètres. Dans certains autres pays d'Afrique de l'Ouest, on construit désormais des pirogues en fibre de verre, plus légères et plus résistantes. Salif Mbou (à gauche) est le chef charpentier de Bissau.
Ana Pereira est propriétaire d'une pirogue à Cacheu, une zone riche en poissons à 60 km au nord-ouest de la capitale. Selon les données officielles, il y a 883 pirogues actives et près de 5 600 pêcheurs en Guinée-Bissau. La plupart des propriétaires ne vont jamais à la pêche, mais reçoivent une rémunération ou une partie des captures.
La pêche est l'un des métiers les plus dangereux au monde et la météo peut être un ennemi perfide pour les pêcheurs. Souvent, on passe beaucoup de temps à attendre le bon moment pour sortir.
Sur la route entre Bissau et Cachungo, les femmes utilisent ces filets ronds pour attraper des crabes sur le rivage.
A Ilonde, à 5 km à l'ouest de la capitale, les communautés, hommes, femmes et leurs enfants, pêchent à pied depuis la plage.
Sous le soleil tropical, les pêcheurs sont toujours engagés dans une course contre la montre pour s'assurer que le poisson ne s'abîme pas avant qu'ils ne le débarquent. La glace est essentielle pour la conservation des prises à bord et constitue, avec le carburant, l'une des plus grosses dépenses d'une sortie de pêche.
A Cacheu, Marie Brassene donne de l'argent à son mari Jaime Brassene Jandim, pour les frais de carburant et de glace. Souvent, les femmes transformatrices de poisson préfinancent le coût de la sortie pour s'assurer un accès prioritaire aux prises de la pirogue.
Débarquement du poisson à Bissau. Lorsque la pirogue arrive sur le lieu de débarquement, ce sont généralement les jeunes et les femmes qui déchargent les captures. Les revenus des pêcheurs dépendent de la quantité de prises effectuées. Souvent, elles ne suffisent pas à payer le propriétaire de la pirogue et à couvrir les frais de carburant et de glace, et l'équipage repart les mains vides.
La glace reste indispensable après le débarquement du poisson. Filipe Soares est le propriétaire de l'usine de glace de Bissau.
Camion, motos, à pied... Les jeunes hommes transportent et distribuent le poisson au marché ou l'amènent aux sites de transformation.
Le marché aux poissons de Bissau, où le poisson est vendu frais. Des techniques de conservation artisanales sont utilisées pour préserver le poisson plus longtemps.
Par exemple, à Cacheu, les femmes fument le poisson la nuit, après avoir accompli toutes leurs tâches de la journée: préparer les enfants pour aller à l’école, nettoyer la maison, aller au débarcadère et marché, préparer les repas…
Une autre technique est le séchage au soleil. A Cacheu également, les femmes transformatrices de poisson étalent les poissons sur des plateaux pour les laisser sécher au soleil.
De retour sur le site de débarquement, il y a beaucoup de petits travaux pour occuper les jeunes.
Même si certaines pirogues fonctionnent à la voile, la plupart utilisent des moteurs de moins de 60 CV. Boubacar Diouf, à Bissau, répare des moteurs de pirogues.
Les filets de pêche doivent être réparés. Outre l'usure et les dommages accidentels, les chalutiers industriels détruisent ou endommagent souvent les filets de pêche artisanale et les pêcheurs obtiennent rarement une compensation pour cela.
Les pirogues nécessitent également un lavage, un polissage et un entretien réguliers.